Chronique Album
Date de sortie : 17.06.2016
Label : Test Card Recordings
Rédigé par
Emmanuel Stranadica, le 4 juillet 2016
Après un second album exclusivement consacré à la conquête de l'espace, Public Service Broadcasting osent le périlleux exercice de sortir à nouveau leur disque, The Race For Space, dans une version entièrement remixée.
Si New Order avaient dynamisé leurs originaux en sortant des versions étendues de chacun des titres de Music Complete, Bloc Party ne s'étaient pas montrés aussi brillant avec les versions remixées de Silent Alarm et de A Weekend In The City, les trois albums faisant suite n'ayant d'ailleurs pas connu le même destin probablement à cause du certain manque d'intérêt que les deux disques de remixes présentaient.
On savait déjà que Public Service Broadcasting étaient friands de remixes pour illustrer les faces-b de leurs singles. Ils avaient notamment sorti dès la fin 2015 le maxi CD Sputnik/Korolev incluant quatre remixes du titre principal. L'intérêt de ce single s'était toutefois avéré assez limité. Aussi, le fait d'étendre à l'ensemble de l'album une version remixée ne nous emballait pas outre mesure. Mais bien entendu, on pouvait et surtout espérait se tromper. D'ailleurs, la version de E.V.A. par Vessels qui inaugure le disque s'avère plaisante et réussie. Groovy avec sa basse funky, elle ne dénature pas la version originale du morceau et constitue une belle entrée en matière sur ce disque. Tomorrow, remixé par Copy Paste Soul se montre beaucoup plus calibré pour les clubs que son prédécesseur avec un beat lourd et dansant, mais encore une fois la nouvelle version fait mouche. De ce fait on commence à se demander si remixer ce disque n'était finalement pas une si mauvaise idée.
Malheureusement Go! et son Kauf remix ne vont pas faire aussi bien. En effet, si la première minute se montre intéressante, le morceau perd immédiatement tout intérêt lorsqu'une voix soul vient se poser sur la musique. Ce n'est plus juste un remix mais une réinterprétation du morceau et le résultat se situe bien loin de nos espérances. L'album va pourtant rapidement retrouver des couleurs le temps d'un remix par Maps de The Other Side. Se voulant minimaliste à souhait, James Chapman transforme la version originale en une pièce électronique de toute beauté. Celle-ci constitue assurément le clou de cet album. Cependant tout va se dégrader, ou presque, ensuite. Le Field Remix de Korolev est désastreux. Il est immédiatement rattrapé par la version de Petar Dundov de Sputnik, que l'on connaissait déjà puisque parue sur le Maxi CD Sputnik/Korolev précédemment évoqué. La version de Valentina sur laquelle chantent Smoke Fairies est complétement dénaturée. Et les relectures suivantes ne méritent même pas qu'on s'y attarde, à l'exception de Go! revu et corrigé par les écossais d'Errors.
Public Service Broadcasting ne réussissent donc pas à nous enchanter avec les nouvelles versions de leur pourtant très bon second album. Un EP constitué de quelques cinq remixes aurait été largement suffisant pour cela. On préférera donc attendre leur prochain véritable nouvel album plutôt que de nous replonger dans cette collection un tant soit peu indigeste de remixes.