En sortant leur premier album, les quatre Mancuniens n'ont laissé personne indifférent. Adulées ou détestées, leurs chansons enregistrées live, à la fois puissantes et profondes, se vivent plus qu'elles ne s'écoutent : batterie ample, guitares mélodiques et aigües, basse vrombissante, orgue religieux, et chant caverneux, rocailleux à souhait, parfois à la limite du hurlement, forment des hymnes terriblement énergiques, sublimées par une sensibilité irrésistible et une tension omniprésente. Bref, de l'émotion à l'état pur.
Avec ce troisième opus, Joseph Mount oriente Metronomy vers de nouveaux horizons. Oubliée l'électronica de Pip Paine (Pay the £5000 You Owe) et Nights Out, et cap sur la riviera anglaise avec une pop classe et travaillée. Déconcertant à la première écoute, l‘album devient vite addictif. A l'intemporalité des mélodies s'allie l'efficacité des rythmes : il est alors évident que l'on tient là un futur classique. Pari réussi donc pour le groupe qui, avec cet album raz-de-marée, rencontre un succès massif mérité auprès du grand public.
Ne cherchez pas ici une description de Wild Beasts. Ne parcourez pas ces lignes afin de savoir si oui ou non Wild Beasts est le meilleur groupe anglais de ces dernières années. Ne perdez pas de temps à lire ce billet. Allez juste écouter ne serait-ce que la mélodie au piano de Lion’s Share et vous serez aussitôt conquis. Cinq secondes, c’est tout ce qu’il faut à Wild Beasts pour vous enivrer, pour que vous ne pensiez plus qu’à eux durant les vingt prochaines années. Avez Smother, le groupe signe une fois encore un album en marge de la production musicale, non pas britannique mais internationale.
S’il est vrai qu’il existe des ovnis musicaux, alors James Blake aura été celui de 2011. Trahi par ses poussées rythmiques hypnotiques, son premier album éponyme est un espace où se déchainent les passions. Les siennes traquent l’étrangeté dans la modernité. En onze morceaux, un essential mix de deux heures cinquante magistrales et une série d’EPs qui le sont tout autant, l’ami Blake aura été sur tous les fronts. Conclusion : tout comme le corps aura toujours besoin de mouvement, l’humanité aura toujours besoin de James Blake.
L’un des confirmations de l’année est sans aucun doute le second album des pirates de Reading. Portant la pop anglaise sur un de ses sommets, les compositions sont immédiates, sombres et accrochent directement l’oreille de tout auditeur normalement constitué. Entre la grandiloquence de vrais hymnes comme United et le défoulement rock de Blood Gets Thin, la voix de Thomas Sanders est plus poignante que jamais. Les chansons de One Thousand Pictures s’enchainent avec une évidence et une fraicheur propre aux grands disques : Pete And The Pirates ont signé une valeur sûre.
Libre de voler de ses propres ailes depuis ce jour d'août 2009 où Oasis est parti en pertes et fracas, Noel Gallagher a pris son temps pour revenir, pas tout à fait en solo, sur le devant de la scène rock. Avec son premier album éponyme, Noel Gallagher's High Flying Birds, le mancunien prouve qu'il reste l'un des songwriters les plus doués de sa génération. Toujours mélodique, toujours anthémique, il parvient même à clouer le bec à son terrible frangin en apparaissant dans notre Top 10.
En 2011, The Kills ont fait monter la pression. C’est même la tension de l’auditeur qu’ils font grimper avec leur album le plus abouti. A l’heure du quatrième, il était temps rétorqueront leurs détracteurs, et ceux-là n’aimeront définitivement pas cette dernière production en date. Car Blood Pressures est typique de leur rock à guitares et rythmiques minimalistes, ce blues déglingué et pourtant parfaitement maitrisé. Sur cet album, Jamie chante le plus souvent aux côtés d’Alison, la complicité du duo est à son comble et l’ambiance aussi sombre que captivante.
Deux ans après Primary Colours, The Horrors ont sorti cet été Skying, un troisième album entièrement produit par leurs soins, mariant mélodies pop aériennes, rythmes hypnotiques krautrock, textures électroniques lumineuses et guitare saturée pour donner naissance à un déluge de réfractions sonores dans le seul but de pervertir les notions de temps et d’espace, provoquant ainsi des sensations d’infini à des paysages romantiques d’une effroyable beauté. Un voyage psychédélique vertigineux avec pour seul point de mire, l’horizon.
Loin de ne constituer qu’un simple ensemble de mots, ou le patronyme d’un groupe de rock élevé au grain d’Edinburgh, les quatre termes que sont We Were Promised Jetpacks résonnent désormais bien fort de part et d’autre de la scène indépendante britannique : enfonçant un clou déjà considérablement meurtri par les assauts de These Four Walls, In The Pit Of The Stomach confirme les espoirs placés dans ce quartet attachant, débordant d’énergie et d’empathie, et dont les compositions, toujours alertes, sonnent comme autant d’hymnes fédérateurs.
Veronica Falls ne s'encombre pas d'ambitions veines : bien dans ses bottines et ses imprimés Liberty, le groupe évolue dans une tradition indie pop à l'anglaise, influences sixties et eighties, harmonies vocales, reverb. Rien de neuf, certes, et pourtant ce premier album éponyme est d'une sublime beauté, un disque sensible, humble et mélancolique, dont les mélodies limpides viennent bouleverser votre cœur d'artichaut vous rappelant aux bons souvenir de vos amours égarés et de votre jeunesse fanée.