La France aime les Dead 60s et les Dead 60s aiment la France.
Notez bien: un deuxième album qui ne sort pour l'instant que chez nous et une tournée marathon de 17 dates pour propulser tout ça, c'est presque du jamais vu pour un groupe anglais.
Tout avait commencé ce jour là par un showcase à la Fnac Montparnasse dans un nouveau forum à l'incroyable laideur.
Le groupe avait charmé l'assistance avec cinq morceaux acoustiques, pétillants à souhait: Bolt Of Steel, Train To Nowhere, Beat Generation, Riot Radio et Stand Up. Le tout joué à trois, sans Bryan, le batteur aux yeux d'argent. Et quelle divine surprise que ce Train To Nowhere jamais joué en concert et que l'on n'espérait plus...
Ensuite, un peu plus tard, direction la salle de concert où le train s'arrète net. Pas d'affluence record en ce samedi soir; la foule est clairsemée et on ne peut vraiment blâmer une quelconque compétition sportive (du rugby, m'a-t-on dit) pour le manque crucial d'effectifs.
Juste le temps de voir un piètre morceau de Soma, faisant amèrement regretter les excellents SmallWhiteLight (qui avaient ouvert la soirée lors de cinq dates provinciales) et c'est déja l'entracte.
A 20h25, les sirènes retentissent, les lumières s'eteignent et le groupe se lance à l'assault de la capitale avec un détonnant Loaded gun.
Nos amis sont en forme olympique et les titres défilent, souvent enchainés l'un à l'autre par une subtile transition ou une bonne passe.
Pas moins de dix neuf morceaux au total avec les imposants Tv & Magazines, Too Much Tv, Control This ou We Get Low qui avaient fait la force du premier album avec ska et dub remis au goût du jour comme si c'était hier et comme si Londres s'était installée à Liverpool. Et puis c'est Riot Radio qui déclenche des soubresauts de la part des premiers rangs, raffut et regroupement au programme. Le deuxième album est lui representé presque à parts égales, mais bon, on a vraiment du mal à s'enthousiasmer sur ces titres certes sympathiques mais sans réelle identité et où le génie à soufflé juste à côté. Un léger ennui se profile même lorsqu'il en vient quatre à la suite, dont le bien nommé Dull Towns. C'est ensuite Cold Soul, chaleureuse face b qui remet les marques en place, et Stand Up, l'honorable mais discret single du retour qui vient terminer le set par un habile crochet.
Le public ne botte pas en touche, il en redemande et le groupe se redéploie sur la scène pour trois singles du premier album dont l'admirable tout premier (You're Not The Law) et le gigantesque Ghostfaced Killer.
Tout se termine donc plutôt bien: l'essai a été bien marqué mais il n'a pas malheureusement pas été transformé. Bien sûr, il y aura probablement d'autres victoires (on l'espère bien) mais on a quand même perdu cette exitation du début qui faisait notre joie.