The Servant

Attention, ce deuxième album homonyme des anglais de The Servant est finalement assez difficile à digérer malgré une facilité d’accès désarmante mais tout l’intérêt de la chose se trouve là ! Détails et explication:

Il suffit d’une petite minute pour avoir l’air du premier titre Cells bien incrusté dans le cerveau et on se surprend déjà à hocher la tête en accompagnant cette belle mélodie electro-pop très accrocheuse ; en fait, il en sera à peu près de même pour tout le disque… l'entraînant et naïf Beautiful Thing, les quatre accords acoustiques terriblement efficaces de Liquefy, l’élan et la grâce de Body, l’électro-rock énergique de Devil ou l’impact quasi-immédiat du single Orchestra, l’enchaînement de tubes est franchement impressionnant et l’auditeur est alors partagé entre un sentiment d’adhésion totale pour cette brit-pop teintée d’effets électroniques et une légère overdose de mélodies accrocheuses mais un rien pompeuse.
En effet, la musique de The Servant est tellement bourrée de bons sentiments qu’elle surfe souvent sur la mince frontière séparant les hymnes pop-rock imparables et immédiats à la Wonderwall ou autres Bitter Sweet Symphony et les tubes boursouflés un rien écœurants de Robbie Williams (le meilleur exemple étant ce Liquefy et ces chœurs de fin qu’on peut vraiment trouver, selon l’humeur, terriblement plaisants ou franchement insupportables !). Heureusement, deux choses viennent faire pencher la balance du bon coté pour The Servant, et la première n’est autre que la suite et fin de ce disque :

Non pas que les chansons « immédiates » ne soient plus là (l’énorme tube électro Jesus Says est d’ailleurs peut-être bien le plus efficace de tous !), mais simplement on découvre avec plaisir une certaine fraîcheur dans Get Down (très Led Zeppelin III dans l’esprit des arpèges) ou dans ce I Can Walk In Your Mind revigorant ; on devine même une profondeur rassurante (déjà croisée dans le très touchant Body) dans les acoustiques Not Scared, Terrified et surtout le « Gallagherien » (par son final taillé pour les stades !) Glowing Logos. Finalement, malgré son coté « fourre-tout », l’ensemble du disque apparaît donc très équilibré et cohérent.
Pour les avoir vu en concert, impossible de ne pas non-plus parler du deuxième point primordial pour faciliter la digestion de ce The Servant: la décontraction et l’évident second degré affiché par les quatre membres en live. Ce dernier détail peut paraître déplacé dans une critique d’album mais on apprécie d’autant plus ce disque et les nombreux effets de production qui l’accompagne quand on sait que leurs concerts sont franchement différents et « rock n’ roll » dans l’esprit.
Au bout du compte, on comprend alors que The Servant est un groupe sincère et attachant tout comme ce disque qui, malgré son coté aguicheur finalement trompeur, s’avère bel et bien être un beau disque pop-rock au sens large annonçant un futur radieux et peut-être même énorme pour ces quatre anglais.