Chronique Album
Date de sortie : 07.07.2008
Label : Pinkflag
Rédigé par
Jean-Christophe Gé, le 12 juillet 2008
Il y a un groupe qui a attendu trente ans pour avoir son premier disque chroniqué sur Sound of Violence. Il s’appelle Wire. Il est à peu près certaub que dans sa version photocopiée et agrafée, le webzine aurait proposé une chronique dithyrambique de Pink Flag, leur premier album en forme de manifeste d’une esthétique pop, intelligente et efficace. C’était 1977, l’année du punk.
Le groupe étant un monstre sacré qui joue et se rendort pour de longues périodes, son activité n’ont jamais correspondu avec celles du site jusqu'à aujourd'hui. Pour ce premier rendez-vous, mais la quarante septième sortie des Wire, ce quatuor nous livre un album étonnement frais. Objet 47 est le onzième album d’un groupe qui a encore des morceaux et des tours à jouer. Bruce Gilbert s’est fait la malle, mais les trois survivants font honneur à leur groupe et les punks ne sont pas fatigués.
Ni à court d’énergie ou d’idées, Wire a toujours officié dans la branche intello et expérimentale du mouvement. Il faut rappeler qu’au tournant des années 90s, le groupe était signé par Mute, le label de Depeche Mode, Nick Cave, Einstürzende Neubauten et Moby entre autres. Ce dernier doit d’ailleurs être un gros fan du groupe à la vue des réminiscences dans sa musique : mélanges de rock électrique, d’électronique sur des mélodies douces dans des arrangements apparemment faciles.
Les grosses guitares assurées et la vraie batterie enrichies par un traitement sonore inspiré donnent beaucoup de profondeur à ces chansons pop. La voix entraînante et nasillarde de Colin Newman énergise le tout. De formation punk, ils continuent d’exprimer simplement et rapidement leurs idées. Ne craignez donc pas que cette album de neuf titres s’étende dans des improvisations ou des exercices de styles indigestes ou douteux. En trente-cinq minutes, tout est dit, il ne reste plus qu’à le répéter. Cet album facile à approcher, se laisse ré-écouter à loisir pour en découvrir tous les plaisirs.