Chronique Album
Date de sortie : 13.09.2004
Label : Virgin
Rédigé par
David, le 16 septembre 2004
Juste avant de commencer l’écoute de ce très attendu second album de The Thrills, impossible de ne pas repenser à la découverte l’an dernier de l’impeccable So Much For The City qui rafraichissa parfaitement cet été caniculaire de 2003 avec ses pop-songs simples mais imparables.
C’est donc avec beaucoup d’impatience qu’on entame ce Let’s Bottle Bohemia, un peu intrigué quand même par cette pochette improbable faisant craindre un changement de direction majeur dans la musique de nos cinq irlandais ; bien heureusement, il n’en est rien !
Le riff de guitare tendu et étrange d’intro de Tell Me Something I Don't Know sera finalement la seule vraie surprise de ce disque puisque, dès l’entame du couplet, on retrouve avec plaisir les caractéristiques musicales qui nous ont fait adorer les Thrills l’année dernière, le tout majestueusement dominé par la voix si chaude et si particulière de Conor Daisy: le premier single Whatever Happened To Corey Haim ? prend logiquement le relais et se révèle particulièrement efficace au fur et à mesure des écoutes, même si on peut légitimement trouver que les violons (tendances «Love Boat»!) alourdissent inutilement cette très belle pop-song.
La suite sera un sans-faute prononcé grâce à l’enchainement de la superbe Faded Beauty Queens, de la très Supergrass Saturday Night et de la magnifique ballade Not For All The Love In The World qui enchante par son ambiance épurée et reposante. Juste derrière, Our Wasted Lives, la chanson la plus rythmée de ce disque, emballe définitivement l’affaire grâce à une rythmique folk terrible et un refrain relativement imparable.
Alors certes, la fin du disque est légèrement moins emballante même si You Can't Fool Old Friends With Limousines s’avère très pertinante et agréable : Found My Rosebud est trop banale pour convaincre réellement tandis que The Curse Of Comfort et son intro à la Coldplay peine à trouver son rythme de croisière. Mais The Irish Keep Gate Crashing vient au final mettre tout le monde d’accord quand à l’exceptionnel potentiel mélodique de nos cinq irlandais qui réussisse encore à merveille ce mélange assez spécial entre rythmique clairement folk et influences pop (gloire aux Beach Boys!) toujours aussi prononcées.
Très bon album donc que ce Let’s Bottle Bohemia qui vient confirmer tous les espoirs placés dans The Thrills et ce, même si ce disque ne comporte peut-être pas de « tubes » aussi imparables que le désormais classique Big Sur.
Même s’il paraît également délicat de placer les Thrills en tête de liste du renouveau de la nouvelle pop britannique (The Coral paraissant bien plus aventureux et finalement mieux armés pour mener à bien la quête du Graal pop en terre promise britannique), il faut leur reconnaître cette capacité indéniable pour réchauffer immédiatement l’atmosphère grâce à leurs mélodies chaleureuses et attachantes.
L’été est déjà fini… ce n’est finalement pas si grave puisque ce très homogène Let’s Bottle Bohemia devrait pouvoir nous tenir au chaud pendant les longues soirées pluvieuses à venir.