Chronique Album
Date de sortie : 05.10.2009
Label : Counter Records
Rédigé par
Johan, le 9 octobre 2009
Après un debut album en 2007 qui envoyait du lourd, The Heavy nous reviennent en ce bel automne avec un The House That Dirt Built plus constant, et relativement moins surprenant.
« Relativement » moins surprenant car The Heavy osent tout de même débuter ce second album par leur chanson la plus crade, pas leur meilleure, mais leur plus instantanée, celle dont on se souvient une fois la rythmique de Stuck achevée, voire même celle que l’on réécoutera immédiatement après, tant cette minute cinquante-et-une n’a pas le temps de durer le temps d’une chanson, probablement enregistrée à la va-vite dans un vieux garage qui sent le renfermé et la bière mêlés à la transpiration des musiciens, dont la folle Shingai Shoniwa qui s’est brièvement échappée des Noisettes et ajoute au refrain de ce Oh No ! Not You Again ! un air familier de BellRays et Detroit Cobras crasseux mais pas dégueulasse.
On retrouve finalement la (seule ?) formation de Noid avec How You Like Me Now là où on l'avait laissée la dernière fois, où la précieuse voix de Swaby fait encore des siennes. A la fois extrêmement douce et virulente, elle déroule son grain de soul qui nous avait tellement plu sur Great Vengeance & Furious Fire. On la redécouvre également plus loin, sur les fort réussies Long Way From Home et What You Want Me To Do, Black Keysienne à mort. Mais on redécouvre essentiellement le groupe sur Short Change Hero, une composition qui débute comme un western avant de partir sur une longue épopée de plus de cinq minutes à base d’americana tout juste sur le fil, conviant des violons dociles et, surtout, un chant élastique qui, sur le bien trop court break quasi a capella, fait des merveilles.
Malgré ces fulgurances mélodiques, The House That Dirt Built comprend aussi des bas que ne possédait pas Great Vengeance & Furious Fire. Un titre comme Sixteen par exemple ne convainc pas spécialement, le groupe ayant eu la mauvaise idée de reprendre la rythmique de I Put A Spell On You du grand Screamin' Jay Hawkins. Seul le refrain peut être sauvé sur ce premier faux pas, non pas de cet album, mais de The Heavy jusque là . Plus loin, No Time et ses tics tacs durcissent le son, efficacement mais sans toutefois faire des étincelles, tout comme le faussement reggae Love Like That, bien moins inspiré que le vraiment reggae Cause For Alarm et sa mélodie empruntée au Tomorrow Comes Today de Gorillaz. Enfin, La ballade Stuck qui clôt cet album n’arrive hélas vraiment pas à la hauteur de chacune des mélodies de son prédécesseur.
Après un fantastique premier album, difficile donc de remettre le couvert sans sensiblement décevoir les amateurs du groupe anglais. The House That Dirt Built est-il véritablement inférieur au premier effort de The Heavy ou nous sommes-nous simplement déjà habitués à leur génie musical ? Réponse à la sortie du troisième album probablement !