Difficile de se plonger dans le second album d’un groupe lorsque l’on n’a pas spécialement adoré le premier. Mais parfois, un second album peut en cacher un autre. Ici, c’est
A Strange Education que l’on retrouve planqué derrière
Love And Terror vu que The Cinematics n’ont pas changé d’un iota.
L’album débute les hostilités par
All These Things, la moins bonne – comprendre la plus mauvaise – chanson du groupe. Mêlant de l’insipide à
Director, du néant à
Editors, la première tambouille faussement new wave d'un second effort pour l'instant plus
Terror que
Love n’est pas la meilleure introduction au groupe, ne donnant en aucun cas l’envie de poursuivre l’aventure – comprendre le supplice –. Et pourtant ...
... Ô surprise, The Cinematics parviennent à attirer l’attention sur l’électrisant
She Talks To The Trees ! Cette fois davantage tourné vers
The Cribs, doté d’une mélodie froide mais teigneuse et des « oh oh oh oh oh oh » primaires qui n’avaient pas été aussi attirants depuis le deuxième Kaiser Chiefs, le groupe réussit l’exploit – comprendre l’impossible – de nous faire poursuivre l’écoute d’un
Love And Terror qui donne alors espoir.
Hélas, le groupe retombe très vite dans ses travers – comprendre
Terror avant
Love – avec un
New Mexico qui s’évertue à essayer de faire passer, sans succès, pléthore de sentiments durant quatre longues minutes et, en bonus parce qu'on a été sage, une douzaine de secondes clôturant le titre dans une apothéose quasi emo qui semble durer un album de Nickelback – comprendre
Nickelback.
S’ensuivent
Love And Terror et
Lips Taste Like Tears, deux compositions qui tiennent plutôt bien la route pour The Cinematics – comprendre un groupe qui n’a, espérons-le, pas trop d’ambition dans le milieu musical auquel cas il risque de se prendre le mur (et pas celui du son) – et nous font soudainement réfléchir aux réelles qualités que possède le format EP.
Plus posée et travaillée,
Hospital Bills est une petite surprise sans prétention au sein de cet album, parmi des
Wish (When The Bank Collapse) et
Moving To Berlin plus conventionnels. Sans oublier la fin de l’album, éventuel prélude à un futur plus mature pour The Cinematics, qui offre un aspect encore relativement inédit dans l’univers étriqué du quatuor de Glasgow.
Avec un chant, hélas, toujours autant en retrait (hormis sur deux ou trois exceptions qui s’avèrent être les meilleurs titres de l’album) et un aspect dans l’ensemble plus pop que son prédécesseur,
Love And Terror aborde la new wave d’une manière plus accessible que des groupes comme Editors et même Director, dans le sens où The Cinematics ne poussent pas l’intention plus loin, restant sur leurs acquis, s'en tenant à ce qu’ils savent faire – comprendre l’ironie.