Chronique Album
Date de sortie : 21.09.2009
Label : Cool For Cats/Fierce Panda
Rédigé par
Hybu, le 6 novembre 2009
The Molotovs ? Ce nom de groupe n'est pas très heureux. Au premier abord, nous pensons à un groupe « foutraque » mélangeant hip-hop électro dub et rock dans ce genre qui plait tant à la jeunesse déphasée alterno-internationaliste. La faute vient probablement d'un homonyme mexicain sans The mais avec S, mais aussi probablement de cette inspiration rebelle dont le groupe tire son nom. Dommage, car une fois passée ce stéréotype stupide, nous nous retrouvons face à un disque dont les inspirations sont bien moins honteuses.
Des titres tels que Flowers ou Far Cry From Love auraient dû depuis longtemps nous mettre la puce à l'oreille, il est évidemment question ici de pop. Leur musique est irrévocablement plus délicate que ne laissait présager leur nom belliqueux. Nous pouvons capté ici et là des ressemblances avec les collègues britanniques de Fanfarlo dont le chanteur partage quelques intonations et phrasés ressemblants (One Up On Me) ou The Rumble Strips (Flowers). Mais, The Molotovs ne rechignent pas à exciter un peu les lampes de leurs amplis avec des chansons flirtant avec le pop punk (In Conversation, City's Guest), sucrées, entrainantes, sans doute aussi plus classiques et entendues. Notons l'intro de City's Guest curieusement ressemblante à celle de Midlife Crisis de Faith No More... allez avouez, c'est fait exprès ? Seulement vingt minutes après le début, le disque se termine sur le très sympathique Far Cry From Love, jolie chanson évoluant dans un registre assez Tokyo Police Club.
Les sceptiques argueront que And The Heads Did Roll sonne très 2005. Ils n'auront sans doute pas tort. Mais finalement, au milieu de cette avalanche de bonbons electro-blogo-pop et de tropicalisme capitaliste, un petit rappel des bonnes choses de l'indie rock n'est jamais mal venu, surtout si l'on évite l'écueil des sur-références et que les mélodies sont jolies et bien arrangées. Ce n'est pas un hasard si c'est Fierce Panda qui sort ce (tout petit) album, nous connaissons l'intransigeance et le nez du label, surement aussi difficiles que l'alimentation de la bête noire et blanche qui le représente.