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Robert Plant

Band Of Joy

Robert Plant - Band Of Joy
Chronique Album
Date de sortie : 13.09.2010
Label : Universal
4
Rédigé par Emeline, le 19 septembre 2010
Du temps s'est écoulé depuis la fin de Led Zeppelin dans les années 1980. Œuvrant désormais en solo,Robert Plant, le chanteur de la formation rock, revient avec un nouvel opus dont le titre rappellera sans doute quelque chose à ses plus grands fans. Car pour la petite histoire, Band Of Joy est le nom du premier groupe dans lequel officiait l'artiste au milieu des années 1960 avant qu'il ne rejoigne Jimmy Page et le reste de sa bande légendaire. Qui dit premier groupe dit-il forcément réminiscences d'une musique fraiche et rock & roll ? C'est en partie vrai...

Plus vivace que Raising Sun, précédent album couronné de succès de Robert Plant enregistré en duo avec Allison Krauss il y a trois ans, ce Band Of Joy se veut plus immédiat et moins cérébral, fournissant son lot de bonnes chansons (l'énergie de Even This Shall Pass Away nous le rappelle) autant que son quota de titres un peu en-dessous (Harms Swift Way).
Enregistré à Nashville et co-produit par Plant lui même et le guitariste Buddy Miller, ce disque nous emmène dans un univers bariolé où coexistent folk, rock, blue-grass et country, avec en guise de fil conducteur les sons délicieusement entraînants et cadencés de guitares, banjos ou autres mandolines. Un disque où un sentiment de liberté prédomine sur tout le reste.

En titre d'ouverture, Robert Plant choisit l'audace en reprenant joliment Angel Dance, une chanson de Los Lobos, qui séduit par son mélange de sonorités orientales, de distorsions blues et son refrain exaltant. Chez Plant, on retrouve un peu de tout : des chemins empruntés de très loin par David Bowie (House of Cards) ou Black Rebel Motorcycle Club - période Howl (sur le titre Central Two O Nine), des passerelles entre pop et rock façon Beatles (sur le sautillant You Can't Buy My Love, marqué par une basse grasse impeccable), ou des inspirations soul sur Falling In Love Again, reprise du standard des Kelly Brothers, chaleureusement arrangée de chœurs et de pedal steel. Et s'il sait se faire viril et brute avec sa barbe et sa chevelure imposante, le songwriter sait aussi tutoyer la douceur sur Silver Rider, ballade mélancolique qui n'est pas sans rappeler ses duos avec Allison Krauss, et miser sur son côté obscur (le mystérieux Monkey).
Sa voix, elle, reste un atout incroyable. Parfois proche du chant de Mick Jagger (sur la consensuelle ballade rolling stonienne The Only Sound That Matters), elle est d'une finesse agréable sur le country Cindy I'll Mary You One Day et parfaitement cristalline sur l'épure blues de Satan Your Kingdom Must Come Down.

Au final, Robert Plant nage entre plusieurs eaux, transformant cet essai de style en orfèvrerie hybride et raffinée. Sans être d'une originalité folle, Band Of Joy permet au chanteur de nous faire apprécier ce nouveau projet discographique avec la même force, le même intérêt et le même respect que s'il s'agissait d'une nouvelle production de Led Zeppelin. C'est déjà bien.
tracklisting
    01. Angel Dance
  • 02. House of Cards
  • 03. Central Two O Nine
  • 04. Silver Rider
  • 05. You Can't Buy My Love
  • 06. I'M Falling In Love Again
  • 07. The Only Sound That Matters
  • 08. Monkey
  • 09. Cindy I'll Mary You One Day
  • 10. Harms Swift Way
  • 11. Satan Your Kingdom Must Come Down
  • 12. Even This Shall Pass Away
titres conseillés
    Even This Shall Pass Away, Satan Your Kingdom Must Come Down, Central Two O Nine
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