Chronique Album
Date de sortie : 27.09.2010
Label : Punk Rock Blues Records/Differ-ant
Rédigé par
Johan, le 24 septembre 2010
S'il existait le prix du groupe britannique le plus fermement engoncé dans le passé, The Jim Jones Revue le remporteraient haut la main chaque année depuis 2008. Il faut les voir sur scène, survoltés et infatigables, pour comprendre qu'une faille temporelle les a probablement ramenés du passé afin de nous montrer, à travers leurs concerts, les prestations de Little Richard ou Elvis Presley. Mais The Jim Jones Revue ne font pas que revisiter l'histoire du rock, ils la ressuscitent à grands coups d'électrochocs le temps d'une demi-heure endiablée.
Burning Your House Down n'a beau être que le second album officiel de la formation londonienne – faisant suite à un album éponyme enragé et à la compilation de singles et bsides, Here To Save Your Soul –, le talent des cinq comparses est de nous faire croire que nous les connaissons depuis toujours grâce à leur revival rock'n'roll et à un nombre conséquent de concerts qu'ils donnent en France depuis plus de deux ans ans. Et ça fonctionne.
De Dishonest John à Stop The People, en passant par Premeditated et Elemental, Burning Your House Down recèle de titres déjà cultes. Et puisque, par définition même du rock, la chanson type ne dépasse pas les quatre minutes, The Jim Jones Revue vont droit au but et ne ralentissent le tempo que sur la fin, le temps d'un Righteous Wrong passionnant.
Alors que pléthore de sosies d'Elvis tentent de copier le King, The Jim Jones Revue y parviennent sans artifices. Certes, la voix possédée de Jim Jones, le jeu de piano frénétique d'Elliot Mortimer, les lignes de basse très présentes de Gavin Jay et la batterie déchaînée de Nick Jones pourraient faire croire à un plagiat éhonté, mais l'électricité intensive et l'énergie insufflée aux compositions font passer des Lucille et Hound Dog pour les douces berceuses de*placer ici n'importe quel nom de groupe de « rock » parisien idolâtré par un certain magazine de « rock » dont le nom se termine par « folk »*.
Certaines, comme la chanson titre, se démarquent en optant pour un aspect contrasté, mêlant un blues électrique et sensuel et les éructations bestiales de Screamin' Jay Hawkins, quand d'autres vont fouiller du côté du rockabilly (High Horse) et d'une ambiance saloon en fin de soirée qui a mal tourné (Shoot First), avant que le break reposant de Killin' Spree ne vienne nous stopper net dans notre élan d'amour pour le groupe.
The Jim Jones Revue n'ont pas vendu leur âme au diable, ils l'ont simplement empruntée aux grands noms du rock des années cinquante pour la modeler à
leur image, à leurs envies et à notre époque. « Notre musique parle de choses tout à fait actuelles » nous dit le chanteur en interview avant d'ajouter « Nous écrivons sur les tracas du quotidien, et aussi sur le fait qu’il est possible de passer outre ». Redite des fifties mais innovation dans l'industrie musicale d'aujourd'hui, The Jim Jones Revue nous font vivre les débuts du rock avec une passion et une énergie sidérante, à voir absolument en live si vous ne possédez pas une bonne vieille machine à remonter le temps.