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Jonny Greenwood

Norwegian Wood OST

Jonny Greenwood - Norwegian Wood OST
Chronique Album
Date de sortie : 07.03.2011
Label : Nonesuch
3
Rédigé par Amandine, le 16 mars 2011
Décidément, en ce moment, Jonny Greenwood fait la une de l'actualité, que ce soit au sein de Radiohead, dont la sortie du nouvel album, The King Of Limbs, ne cesse de faire débat, ou en solo avec une nouvelle aventure en tant que compositeur de musique de films.

Est-il encore utile de présenter celui qui, depuis vingt ans, est souvent cité comme le deuxième cerveau et le guitariste de génie du quintet d'Oxford ? Pourtant, on connaît assez mal l'autre facette de Greenwood, celle de maître d'œuvre classique. En effet, depuis 2004, il est embauché par la BBC comme compositeur résident. Une chose en appelant une autre, il commence à composer des bandes originales de film, d'abord en 2003 pour Bodysong mais surtout en 2007 avec le très remarqué There Will Be Blood (qui lui vaudra de nombreuses récompenses).
Aujourd'hui, c'est le réalisateur franco-vietnamien Tra Anh Hung qui fait appel au talent de Greenwood pour la bande son de son nouveau film, Norwegian Wood; pour la première fois, une œuvre de Haruki Murakami, sorte de dieu vivant au Japon, est transposée sur les écrans.
Comme il est difficile et ingrat de juger de la qualité d'une bande originale sans même avoir vu le film (qui devrait sortir en mai dans l'hexagone), tentons ici de la mettre en parallèle avec l'univers si particulier de Murakami.

Pour la plupart écrites dans des chambres d'hôtel pendant les tournées de Radiohead, ces compositions, interprétées par le BBC Concert Orchestra et l'Emperor Quartet, font une fois encore honneur aux cordes, même si on retrouve quelques traces de guitare classique. Les progressions sont mélancoliques et des voiles brumeux de cordes nous emmènent vers les paysages nippons pour nous conter l'éveil amoureux d'un homme et tout ce qu'il peut entraîner. Dès l'entame, les violons se lamentent, comme pour montrer combien l'univers de l'auteur japonais, alambiqué, n'est jamais synonyme de bonheur.
Là où réside l'originalité de cette bande sonore, c'est que Jonny Greenwood a décidé de l'entrecouper de plusieurs morceaux du groupe de rock expérimental de la fin des années 60, CAN. A l'origine, The Doors devaient occuper ce rôle mais l'Anglais leur a préféré les Allemands, moins connus. De la même manière qu'aurait pu le faire Jim Morrisson, la voix fantomatique joue sur la branche de la mélancolie et les paroles viennent contrebalancer avec le reste des compositions, instrumentales. Un peu comme si, après avoir perdu tout repère temporel, cette voix désespérée venait nous rappeler le sujet de notre présence.

Si Jonny Greenwood a l'oreille acérée pour les arrangements électroniques, il démontre une nouvelle fois qu'il possède aussi le souci du détail dans une orchestration classique. De par sa virtuosité, il permet de prouver que les bandes originales instrumentales ne sont pas toutes passées de mode et reléguées au second plan.
Reste maintenant à voir ce que la musique apporte réellement au film, mais, d'ores et déjà, le génie malheureux de Murakami semble se marier à merveille à celui de Greenwood.
tracklisting
    1. Mou Sukoshi Jibun no Koto, Kichinto Shitaino
  • 2. Sougen, Kaze, Zoukibayashi
  • 3. Mary, Mary, So Contrary
  • 4. Mata Aini Kuru kara Ne
  • 5. Toki no Senrei wo Uketeinai mono wo Yomuna
  • 6. Reiko
  • 7. Bring Me Coffee or Tea
  • 8. Naoko ga Shinda
  • 9. Iiko Dakara Damattete
  • 10. Ate mo Naku Aruki Mawatta
  • 11. Quartertone Bloom
  • 12. Don't Turn the Light On, Leave Me Alone
  • 13. Watashi wo Toru Toki wa Watashi Dake wo Totte Ne
  • 14. Hageshii Genchou
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