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Blackfield

Welcome To My DNA

Blackfield - Welcome To My DNA
Chronique Album
Date de sortie : 28.03.2011
Label : Snapper Music
1
Rédigé par Maxime Delcourt, le 22 avril 2011
Entre les seize albums en vingt années de carrière de Porcupine Tree et un disque tous les quatre ans de Blackfield, qu’il compose avec la star israélienne Aviv Geffen , s’il y a une chose qu’on ne peut pas enlever à Steve Wilson, c’est l’art de pratiquer le grand écart. Seulement, pour Welcome To My DNA, ce grand écart frise l’élongation.

Soyons honnête, on ne sait pas ce qui est passé dans la tête de Blackfield lorsqu’ils se sont penchés vers leurs instruments pour concevoir l’album. A défaut de relief, Welcome To My DNA a au moins le mérite de poser une question généralement passée sous silence. Cette question pourrait s’avérer bien plus importante qu’elle n’y paraît. Faut-il vraiment user du piano partout ? Et à toutes les sauces ? Les deux saligauds puisent et épuisent du clavier avec une suite d’accords d’une niaiserie à faire siffler les oreilles de Lady Gaga.
Quelque chose de factice traverse de temps à autres l’oeuvre : une volonté de plaire éclatante, une efficacité trop évidente. Toutes ses formules savamment appliquées confinent à la faute de goût. On ne crachera pas sur la complicité des voix d’Aviv Geeffen et Steve Wilson, ou encore sur la charmante Glass House aux guitares Pink Floydiennes, mais l’assemblage de compositions un peu bateau détonne un peu. A trop jouer sur la corde et les codes de la FM, Blackfield se fourvoie cette fois-ci dans la caricature.

Quitte à paraître méchant, ou pire, totalement injuste, Blackfield réussit, malgré lui, la difficile démonstration de l’infiniment grand et de l’infiniment petit. On ne retient les compositions que pour leur potentiel. Go To Hell aurait pu être un hymne bouleversant et envoutant. Réponse ? Raté. Oxygen aurait pu être une réelle bouffée d’air si elle n’était pas juste suffocante. Là encore raté.
Welcome To My DNA se veut efficace, mais trop propre voire trop produit. Tout le monde attend le coup de grâce qui n’aura finalement pas lieux. Au contraire le coup de grâce, le groupe semble se l’affliger lui-même en proposant un exercice de style bal de promo, parfaitement sans alcool.

Là où Blackfield ne nous auront pas, c’est sur le coup du disque de la maturité. La sagesse aurait été de prendre un peu de recul par rapport au travail studio plutôt que de s’acoquiner avec des compositions sans expériences, presque adolescentes. Car, si Blackfield n’est pas un groupe de jeunes, il est un groupe pour les jeunes : à travers eux, il se reconnait. Là, est peut-être le problème ? Après trois albums, Blackfield ne sait toujours pas, malheureusement, où se placer. En pleurer ou en rire, revient finalement au même.
tracklisting
    1. Glass House
  • 2. Go to Hell
  • 3. Rising of the Tide
  • 4. Waving
  • 5. Far Away
  • 6. Dissolving with the Night
  • 7. Blood
  • 8. On the Plane
  • 9. Oxygen
  • 10. Zigota
  • 11. DNA
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    Glass House
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