Chronique Album
Date de sortie : 03.10.2011
Label : FatCat Records
Rédigé par
Aurélien, le 4 octobre 2011
Deux ans que nous trépignons d'impatience à l'idée d'un nouvel album de We Were Promised Jetpacks dans les bacs. Cent quatre semaines que nous hésitons à écumer tous les bars d'Edimbourg, une Guinness à la main, pour ne serait-ce qu'entendre en échange un titre du précieux These Four Walls. Sept cents trente jours que, à chaque écoute de ce dernier, nous recevons en pleine face cette claque musicale fraîche, révoltée et diablement efficace en provenance d'Ecosse. Quarante-huit minutes d'écoute de In The Pit Of The Stomach et nous voilà récompensés : le chanteur Adam Thompson et sa prodigieuse bande récidive en nous offrant ce qui sera certainement un des albums rock les plus aboutis de l'année.
Dès les premiers instants de l'introductif Circles And Squares, main de fer dans un gant de velours, l'auditeur en prend magnifiquement plein les dents avec toujours cette justesse sonore inégalée. Orgie de cymbales, pause, puis déroulement tout en douceur jusqu'à cette cascade de guitares sur un débit sonore effréné. Le décor musical est planté, We Were Promised Jetpacks a rapidement décollé.
Parti sur les chapeaux de roues, le talentueux groupe écossais ne s'arrête pas en si bon chemin, enchaînant avec conviction par un très rythmé Medicine, chœurs sur les refrains à la clé, suivi d'un tonitruant Through The Dirt And The Gravel et sa double pédale éclatante. On est bien évidemment tout de suite scotché par la facilité extrême prouvée par ce groupe à allier explosivité instrumentale et douceur mélodique à chaque instant. Flirtant entre un rock progressif virtuose et des sonorités garage brutes, We Were Promised Jetpacks est surtout au final un groupe indie décapant qui ne peut que difficilement décevoir.
Jamais à court d'idées ou de sonorités, l'ingénieuse formation, via la voix de son poète éclatant, alterne continuellement dureté et poésie, sans jamais dissocier l'un de l'autre, à l'instar de Sore Thumb ou de Act On Impulse et de leurs flopées de cordes façon mille berceuses ou encore de Hard To Remember, de son flot chanté à contre-temps génial et de ses changements de tempo diablement efficaces. Comme sur le dramatique et magnifique Boy In The Backseat d'une ferveur instrumentale communicative, jamais dans l'excès, toujours dans l'équilibre, le quatuor maîtrise avec perfection une écriture de plus en plus grave, d'avantage ténébreuse et révoltée, amenant chaque fois l'auditeur à ressentir l'émotion musicale juste et à le suivre dans sa bataille des mots et des notes.
Décoiffant, on a le souffle encore coupé que l'éclair Human Error, la hargne de son chanteur et l'hyperactivité de ses guitares saturées balayent tout sur leur passage. Puis, on glisse lentement vers la subtile Peer Tree, piste languissante en guise de point final monumental d'un grandiose In The Pit Of The Stomach qui, on l'espère, offrira enfin aux jeunes gars de We Were Promised Jetpacks cette fourbe notoriété qui leurs serait pourtant tant méritée.