Andy Burrows

Ancien batteur de Razorlight puis de We Are Scientists de son état, le jeune Andrew William (Andy pour la scène) Burrows, âgé de 33 ans, ressaute dans le grand bain sous son propre nom après un premier très discret essai en 2008 et une récréative et inspirée collaboration avec Tom Smith d'Editors l'hiver dernier.

Cet album est dans la même lignée que son exercice de noël en duo soit à total contre-courant des modes. Là où ses camarades de jeux plongent tête baissée dans les (pas toujours légères) fluo 80s, lui privilégie l'écriture et la sobriété. Le touche-à-tout a soigné l'instrumentation. L'écoute permet ainsi de distinguer chaque note de piano, de guitares électrique ou acoustique, de banjo, de trompette, de synthé, de violon et j'en passe pour former ce qu'on appelle tout simplement un album bien produit.
Les calmes et déchirants morceaux que sont Stars ou encore Hometown permettront de passer l'hiver agréablement avec le crépitement du feu de cheminée en fond sonore (pour ceux ayant la chance d'en avoir une). On pourra également fredonner les entrainants et entêtants refrains de Because I Know That I Can, Shaking The Colour ou de Keep On Moving On sous la douche ou même ailleurs. Andy semble avoir puisé son inspiration des titres les moins surfeurs de The Beach Boys ou même de The Beatles période Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, et cela est très loin d'être une faute de goût.

Alors oui, on peut facilement accuser Andy Burrows de faire de la musique pop qui devrait plaire à toutes les générations mais il prend le risque de sortir un album qui sonne juste avec ses chœurs haut perchés et ce mélange équilibré entre de tendres balades et des compositions un peu plus up-tempo. On peut légitimement estimer que quelques morceaux tirent un peu trop sur la guimauve, mais c'est bien le seul défaut que je pourrai lui trouver, Maybe You en étant le meilleur exemple. Cependant, le titre est un peu sauvé de la carie dentaire par les petites touches jazzy qui se sont immiscées au milieu ainsi que la cloche qui en rythme le final. On pourrait aussi dire qu'il en fait par moments trop en multipliant les instruments mais Stars et sa construction très épurée donnera tord à ce genre d'arguments assez rapidement. Pour énerver encore plus tout le monde, reconnaissons qu'Andy donne joliment de la voix et qu'il est loin de démériter de côté-là. De bons morceaux bien chantés et bien orchestrés, voilà somme toute le recette pour passer un agréable moment en bonne « compagnie ».

Alors, après Peter Gabriel, Andy Burrows serait-il la preuve que les batteurs peuvent également faire de bons auteurs-compositeurs-interprètes ? La suite de sa carrière nous le dira bien assez tôt.