Chronique Album
Date de sortie : 04.02.2013
Label : Polydor
Rédigé par
Claire, le 27 janvier 2013
Deux ans après Falcon, The Courteeners font leur très attendu retour sur le devant de la scène rock britannique avec Anna. Un troisième album quelque peu décevant pour le groupe de Manchester qui a pourtant assuré fin décembre une tournée sold out côté anglais.
En effet, The Courteeners avaient au départ séduit, et si Falcon nous avait laissés quelque peu dubitatifs, les cieux musicaux semblaient encore cléments pour les mancuniens. Le problème majeur de ce troisième album est qu'il lorgne un peu trop du côté des cousins Nord-Irlandais de Two Door Cinema Club ou de Glasvegas pour que le groupe y garde son identité. L'album en lui-même se laisse agréablement écouter - si tant est que l'on fasse autre chose en même temps - mais n'atteint franchement pas le niveau attendu, et est souvent largement sauvé par la voix de Liam Fray.
Pourtant, le très eighties, baggy dans l'esprit et totalement mancunien premier single Lose Control avait fait son effet, rappelant que le groupe se pose avant tout comme héritier des Smiths. Avec Are You In Love With A Notion? en ouverture, The Courteeners assurent leurs arrières avec un titre à la fois dansant et mélancolique. Même Van Der Graaf dont le côté mélodique « à la Coldplay » façon Viva La Vida pourrait agacer, laisse pointer une hargne vocale toute « Meighanesque ». C'est alors que le groupe balance un Push Yourself digne d'une soirée revival années 8O et When You Want Something You Can't Have, ballade calibrée pour une radio pour ados et qui aurait pu figurer sur la bande originale de Quatre Mariages Et Un Enterrement. Rien de neuf, rien d'excitant. Idem pour Marquee , noyée sous des cordes inutiles ou Here Come The Young Men, sorte de Libertines sirupeux.
Ce sont finalement trois titres qui sauvent réellement la mise : Save Rosemary In Time - jeu de mots sur le classique folk Scarborough Fair et son célèbre « Parsley, Sage, Rosemary and Thyme » qui voit le groupe laisser de côté l'électro et reprendre la guitare - chose que le quatuor semble avoir du mal à assumer. Mais aussi Money, à la fois disco et rock, hybride de Muse, Placebo et Blondie, et Sharks Are Circling, titre rock franchement bien écrit.
Il n'est donc pas encore temps de remiser The Courteeners au placard. Mais en publiant des albums de moins en moins convaincants, le groupe ne peut plus se permettre d'erreurs. A eux maintenant de capitaliser sur ce qu'ils savent faire de mieux - la scène - et d'apporter en live à leurs titres la touche personnelle qui leur manque.