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Jonathan Jeremiah - Oh Desire
Chronique Album
Date de sortie : 08.06.2015
Label : BMG Rights
35
Rédigé par Cassandre Gouillaud, le 13 juillet 2015
Jonathan Jeremiah s'était fait discret depuis la sortie de Gold Dust en 2012. Il aura fallu un peu moins de trois ans au songwriter et chanteur londonien pour venir à bout de son troisième album, Oh Desire. Une partition de maître qui témoigne avec vigueur du talent de celui qui se plaît toujours à naviguer entre des eaux à la fois folk et soul.

L'album s'ouvre sur une piste instrumentale, One, qui offre à l'auditeur une douce introduction aux cordes du London Heritage Orchestra, collaborant pour la seconde fois avec Jonathan Jeremiah sur cet album – pour notre grand plaisir. Aérien et planant, le titre constitue un beau prélude à cette invitation à l'évasion qu'est Oh Desire et nous fait presque regretter que l'orchestre se fasse plus discret par la suite, accompagnant avec merveille certaines compositions mais ne connaissant que peu de tels moments de grâce. Wild Fire, quant à elle, est sans doute l'une des seules déceptions de l'album, victime d'un refrain plombé par des rimes en « yeah » qui crient plus au défaut d'inspiration qu'au génie « I've got you in my heart yeah / I've got you in my soul yeah ». Elle est pourtant miraculeusement éclipsée par les arrangements sublimes de la délicate Arms dont les harmonies feraient oublier n'importe quelle déconvenue. Les jolies ballades épurées qui suivent, The Birds et Oh Desire, ne font que confirmer l'excellence de Jonathan Jeremiah dans la douceur et le minimalisme. Si ce n'était pour le petit raté de Wild Fire, cette entrée en matière aurait été des plus belles.

L'artiste fait indéniablement partie de ceux qui peuvent tirer avantage d'une voix envoûtante. Prédominant sur chaque morceau, son charismatique timbre de voix réchauffe à merveille des compositions acoustiques toujours parfaitement orchestrées - en témoigne la belle Phoenix Ava qui, cela dit, aurait peut-être mérité une chute moins abrupte. Si Jonathan Jeremiah semble perpétuellement flirter avec le terrible écueil qu'est la monotonie, il se garde toujours d'y tomber, la technique vocale apparaissant sans cesse subtilement renouvelée et la dynamique de l'ensemble conservée malgré quelques accrocs. Rising Up est l'un d'entre eux ; une composition résolument soul se suffisant à elle-même, mais peu à son aise dans cette seconde moitié d'album où le travail captivant de l'Heritage Orchestra, aussi bien dans Phoenix Ava que dans Rosario, en vient à lui voler la vedette. Comme prisonnière d'une ô combien précieuse section finale qu'elle gêne plus qu'elle n'enrichit.

Jonathan Jeremiah ne signe donc pas tout à fait un sans faute avec Oh Desire – certaines compositions étant quelques peu en-deçà de ce que l'on pourrait espérer ou ne s'intégrant pas tout à fait à l'ensemble. Pour autant, le charisme de l'artiste et la délicatesse de ces compositions parviennent à nous entraîner vers d'apaisants et charmants horizons qui sont, effectivement, bien loin de nous déplaire.
tracklisting
    01. One
  • 02. Wild Fire
  • 03. Arms
  • 04. The Birds
  • 05. Oh Desire
  • 06. Smiling
  • 07. Seven
  • 08. Walking On Air
  • 09. Phoenix Ava
  • 10. Rising Up
  • 11. Rosario
  • 12. The Devil's Hillside
  • 13. Thirteen
titres conseillés
    Arms, The Birds, Phoenix Ava
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