The Duke Spirit

Cinq albums en quatorze ans pour The Duke Spirit. La moyenne n'est pas très élevée. Pourtant, Kin, leur précédent opus, date de l'année dernière, c'est dire si le groupe a mis le pied sur l'accélérateur ces derniers temps. Il ne faut pas oublier qu'entre Kin et Bruiser s'étaient écoulées six années. Alors, probablement pour rattraper le temps perdu, les Londoniens ont mis les bouchées doubles. Pourtant la chanteuse Liela Moss était enceinte, ce qui n'a pas dû aider. Mais au-delà de ces aspects, qu'en est-il de ce nouveau disque ?

Depuis Bruiser, on s'était habitué à redécouvrir un groupe tout autre que celui qui officiait à leurs débuts. The Duke Spirit étaient passés d'un rock psychédélique à une pop parfois un peu trop timide. Sur Sky Is Mine, les anglais ne retournent pas vers l'esprit de leurs débuts. Ils n'y retourneront probablement jamais d'ailleurs. A l'exception du rythmé et très réussi Magenta, le quatuor va plutôt se positionner dans une mouvance lente. Ce qui n'enlève nullement cette tension palpable qui donne une véritable identité à cet album. Bones Of Proof a des accents de valse sur lesquelles la voix de Liela Moss se pose à merveille. See Power se montre quant à elle vénéneuse et envoutante. La tension mentionnée est à nouveau palpable sur In Breath. Inquiétante et aérienne à la fois, la chanson est probablement une des plus belles illustrations de ce à quoi ressemblent The Duke Spirit aujourd'hui.

Houses pourrait faire office de single. Son refrain parfaitement calibré, sa mélodie où guitares et batterie se confrontent et le chant de la belle font immédiatement mouche. Si Liela Moss a plusieurs fois collaboré avec James Lavelle sur les albums d'UNKLE, celui-ci ne leur a pas rendu la pareille ici. Pourtant deux guests et non des moindres figurent sur ce disque. Josh T. Pearson, d'abord, officiant dans les cœurs de la très Hazelwoodienne How Could, How Come. Duke Garwood, ensuite, sur la magnifique conclusion de cet album, Broken Dream.

The Duke Spirit semblent avoir trouvé leur voie sur ce Sky Is Mine. Abandonnant le côte psychédélique de leur musique, les anglais ont su toutefois conservé l'essentiel : leur âme musicale. Toujours habités, les Londoniens procurent un plaisir pour les oreilles pendant les trente-cinq minutes de ce nouvel opus qui sans être révolutionnaire mérite sérieusement qu'on s'attarde sur lui.