Chronique Album
Date de sortie : 07.05.2021
Label : Chess Club Records
Rédigé par
Pierre-Arnaud Jonard, le 4 mai 2021
Alfie Templeman avait pour ambition avec ce mini-album de proposer un disque à mi-chemin du Rumours de Fleetwood Mac et du Currents de Tame Impala. Mission réussie pour le petit prodige à la productivité ahurissante : quatre EPs et un mini-album à dix-huit ans, on ne sait pas où le jeune homme s'arrêtera.
Forever Isn't Long Enough est un disque solaire fait pour danser tout l'été. Sa sortie en mai semble donc être tout sauf un hasard. Ce mini-album est sans doute ce que le jeune anglais a produit de plus éclectique jusqu'à présent puisqu'on trouve ici de la pop urbaine (le single Everybody's Gonna Love Somebody) et des morceaux orienté club comme des titres que n'auraient pas renié un Justin Timberlake... Éclectisme qui par ailleurs ne nuit pas à la cohérence de l'ensemble.
Le succès aidant, le jeune homme s'entoure désormais de la crème de la production. On trouve ainsi Tom McFarland du collectif Jungle sur le très réussi et dansant Shady. Ce titre qui ouvre l'EP montre le mariage réussi entre la soul de Jungle et la pop moderne de Alfie. Kid Harpoon, que l'on ne présente plus, montre une nouvelle fois comment il est devenu ce faiseur de tubes avec Forever Isn't Long Enough, un titre très orienté club, lui aussi. Ces deux morceaux s'avèrent parmi les meilleurs du disque avec le charmant To You, pépite électro-pop 80's absolument délicieuse.
Forever Isn't Long Enough est un disque réussi mais il aurait pu être encore meilleur. Car s'il compte nombre de titres de qualité, il n'évite pas pour autant quelques écueils. Ainsi Wait, I Lied lorgne de façon trop évidente vers Justin Timberlake et One More Day (avec April en featuring) sonne comme de la musique d'ascenseur de club chic (et accessoirement comme du sous-Prince).
Un disque capable du pire comme du meilleur, donc.