Alfie Templeman

C'est peu dire qu'Alfie Templeman brille par sa précocité. Après avoir publié son premier single à quinze ans, il a depuis signé 5 EPs fusionnant pop, R&B et rock. Ses titres dansants et méticuleusement produits cumulent des dizaines de millions d'écoute sur Spotify.

Autodidacte, il fait partie de cette nouvelle génération de songwriters producteurs sachant, depuis leur chambre, composer et arranger des pop songs capables de partir à l'assaut du monde entier. C'est donc depuis la maison de ses parents, dans le Bedfordshire, qu'Alfie Templeman, dix-neuf ans désormais, a fomenté son premier album, Mellow Moon, à paraître ce vendredi.
Sur ces quatorze titres, on retrouve le talent du jeune homme pour écrire des mélodies accrocheuses sur des pistes riches, remplies de batteries funky et de synthétiseurs en tous genres. Alfie Templeman semble pouvoir tout faire. Et c'est peut-être bien là le problème...

Kevin Parker, une des références assez évidentes sur Mellow Moon, explique par exemple qu'une grande partie de son processus de création consiste à enlever le superflu pour ne garder que le nécessaire. Ici, chaque chanson est remplie d'arrangements, d'effets, de mélodies... Jusqu'au trop plein.
Si certains titres comme Broken, Leaving Today ou A Western, restent réussis pris isolément, l'ensemble peine à convaincre sur la longueur. Certes, tout ceci est incontestablement très bien fait, immédiatement accessible et d'une efficacité redoutable. Mais on ne peut s'empêcher de se sentir assez vite claustrophobe. Au-delà du sens du fun et des gimmicks, on peine à voir une esthétique singulière et une vision artistique se dessiner sur ces titres qui, s'ils traitent souvent de difficultés dépressives, restent immanquablement uptempo.

Avec cet album, Alfie Templeman cède donc quelque part à certains maux de notre époque : trop plein d'informations, réutilisation à l'outrance de références, nécessité d'une représentation parfaite en toutes circonstances. Le tout en oubliant de chercher à utiliser la musique pour nous connecter à ce qui fait notre humanité.