La sortie du cinquième album de Róisín Murphy, Róisín Machine, avait été gâchée par les différents confinement qui n’allaient pas vraiment de pair avec de la musique de club. Mais alors que le monde et les dancefloors ont rouverts, Róisín Murphy a quant à elle rejoué le télétravail et créé un duo virtuel avec DJ Koze.
Travaillant à distance entre Hambourg et Londres, j’ai l’impression d’être invité par le duo dans ses échanges de mails, de vidéoconférences et apéros-zoom. La base rythmique est le seul fil rouge des titres, l'anglaise y pose consciencieusement sa voix avant que DJ Kose n'y ajoute des boucles de guitares, de synthés vintages, ainsi que des cuivres et toutes sortes de samples disponibles dans sa collection.
Hit Parade a l’aspect d’une compilation qui mélange les ambiances lounge et une série de petits gimmicks plus irritants qu’accrocheurs. A l’heure où les startups se posent la question du retour au bureau, les artistes peuvent se poser la question du retour en studio pour collaborer en présentiel au risque de nous voir décrocher.
Il serait pour autant faux de dire qu’il ne se passe rien sur Hit Parade. Passé la première partie du disque très conventionnelle, l’interlude Space Time nous fait entendre un enfant qui répète « time and space ». Le service de la soupe reprend pour Fader et Free Will, mais à partir de You Knew l'ensemble devient plus sombre, dans une ambiance de mauvais trip, les nombreux effets aquatiques donnent l’impression d’une noyade.
Two Ways est le point de transition, les lumières et la vie reviennent doucement pour un réveil en douceur. Eureka, tout cela n'était qu’un mauvais rêve.