Chronique Album
Date de sortie : 22.03.2024
Label : TULLE
Rédigé par
François Freundlich, le 29 mars 2024
Native de Dublin, la Londonienne Fears aka Constance Keane se lance dans son deuxième album avec Affinity, recueil paisible mais angoissée de folktronica espiègle à l'ambiance glaciale. Il fait suite à Oíche, un premier disque qui a déjà un connu un bon accueil dans les médias britanniques.
Fears est la déesse de la boucle répétitive qui s'inscrit en tête pour y rester. Avec ses beats sourds à l'éclat profond, bercés par une voix vaporeuse et flottante, l'irlandaise évite tout superflu pour se plonger dans le minimalisme le plus posé. Sa voix se divise en plusieurs parties et semble parfois se répondre à elle-même dans des échos éthérés. Son synthé électro-pop au ralenti se répète à l'infini, rappelant parfois Fever Ray ou The Knife lorsque les rythmes d'électro tribale s'entremêlent et jaillissent subitement. Sa voix hantée nous effleure dans une respiration, à peine prolongée de quelques notes lointaines et envoûtantes.
Une guitare électrique lancinante et au ralenti l'accompagne parfois avec des résonances un brin dramatique. On trouve une certaine mélancolie palpable et un premier titre marquant sur NY, rappelant The xx. Après le drama, le titre RIP développe une mélodie plus enjouée, malgré son appellation. Les textes restent sombres mais ne manquent pas d'espoir et abordent la solidarité féminine où les moments de connexion humaines au milieu de la solitude des villes. Les beats dérivent parfois vers un rendu 80's comme sur Bright où ils semblent marquer les secondes du temps qui s'écoule de plus en plus lentement dans une ambiance cotonneuse.
Avec Fears, les passages relaxants ne durent jamais très longtemps et l'angoisse reprend le dessus pour nous assaillir d'électro bizarroïde. affinity est un album qui ambiancera parfaitement vos nuits de pleine lune au fond de votre cocon.