Chronique Album
Date de sortie : 31.05.2024
Label : BMG
Rédigé par
Emmanuel Stranadica, le 28 mai 2024
À la fin de l'année 2023, Richard Hawley nous a gratifiés de son tout premier Best Of, intitulé Now Then : The Very Best Of Richard Hawley. Cette compilation somptueuse regroupe trente-deux morceaux emblématiques de sa carrière, parmi lesquels deux inédits. Cette sortie n'était en réalité qu'un avant-goût destiné à nous faire patienter jusqu'au 31 mai de cette année, date de parution de son dixième album solo. Voilà donc près de vingt-cinq ans que le crooner de Sheffield charme nos oreilles, et In This City They Call You Love promet de perpétuer cette tradition avec brio.
Sheffield est justement à l'honneur sur ce nouveau disque. En effet, son titre, ainsi que la chanson People, font référence à cette habitude bien ancrée qu’ont les locaux d'appeler tout le monde "love", une pratique qui agace particulièrement Richard Hawley. Mais au-delà de cette moquerie, le morceau se révèle bien être une véritable merveille. Mélodie simple et douce, l'anglais se veut pur crooner, seul avec sa guitare acoustique.
Les premiers singles extraits de l'album avaient déjà donné le ton. Heavy Rain et la magnifique Prism In Jeans sont deux pépites musicales qui illustrent parfaitement le talent de songwriter de l'Anglais. Two For His Heels, qui ouvre l'album, est par contre plus dynamique. Richard Hawley y adopte un ton plus rugueux et des guitares plus électriques, bien que nous soyons encore loin du son de Standing At The Sky's Edge. L'élégance et la grâce sont ainsi au cœur des douze compositions de ce nouvel opus.
L'ex-guitariste des Longpigs nous livre par moment des berceuses country telles que Hear That Lonesome Whistle Bar et nous accroche avec plus d'énergie sur Deep Space, sans jamais pousser les guitares trop loin. Deep Waters, qui suit ce passage plus rock, est une ballade calme et posée, comme seul Richard Hawley sait les composer. I’ll Never Get Over You est également une perle musicale d'une rare élégance et d'une simplicité profonde, ses trois minutes trente nous envoûtant complètement. Avec Do I Really Need To Know?, il se surpasse encore, ajoutant des accents soul à une mélodie lumineuse, enrichie par le Up North Session Orchestra et les chœurs de Jarvis Cocker. Son talent de songwriter est incontestable et largement reconnu. La fin de l'album est tout aussi remarquable, avec la divine When The Lights Go Out et surtout 'Tis Night, dont la mélancolie parfaite nous touche en plein cœur.
Touchant et beau du début à la fin, In This City They Call You Love de Richard Hawley est une réussite absolue. La voix magnifique de l'Anglais se marie parfaitement à des compositions subtiles et délicates. Sans renier ses dernières productions, qui étaient pour la plupart de très haute volée, ce dixième album est peut-être le plus abouti de sa carrière. C'est en tout cas un incontournable, que tout fan du crooner se doit de posséder dans sa discothèque.