SWIM DEEP

La carrière de SWIM DEEP n’a jamais été un long fleuve tranquille, loin de là. Ressemblant plus à des montagnes russes qu’à une promenade de santé, le parcours du quintet de Birmingham ne ressemble à aucun autre, entre débuts en fanfare, espoirs et déceptions ou encore changements de line-up, management et label. Si Emerald Classics, troisième disque paru à l’automne 2019, semblait leur avoir permis de trouver un second souffle salvateur, un certain COVID-19 faucha cet élan nouveau en plein vol au bout de quelques mois. Cinq ans plus tard, avec une stabilité retrouvée, le groupe nous livre un There's A Big Star Outside que l’on aurait à juste titre pu considérer comme l’ultime chance du groupe de faire ses preuves.

Depuis ses débuts, le groupe a maintes fois exploré les contours de la pop, qu’elle soit de stade, psychédélique, un brin rétro ou carrément 80s. Aujourd’hui, avec There's A Big Star Outside, la musique de SWIM DEEP se révèle plus mature et moderne que jamais, le groupe osant appliquer la fameuse recette du « less is more » sous la houlette de Bill Ryder-Jones, aussi brillant dans son rôle de producteur qu’il peut l’être en tant que musicien. En résulte un disque au charme évident, plus dépouillé que jamais mais gorgé de mélodies lumineuses et à l’orientation acoustique parfaitement maîtrisée sous la houlette de son chef d’orchestre liverpuldien.

Avec un usage à dose homéopathique des sonorités électriques ou synthétiques, c’est bel et bien l’aspect organique du groupe qui se veut ici prédominant. En ce sens, le choix du titre How Many Love Songs Have Died In Vegas?, ballade toute aussi émouvante que délicate, en guise de premier single publié il y a quelques mois maintenant, était un symbole fort des choix opérés par le groupe pour ce nouvel album. Une composition aux qualités évidentes, mais éloignée des standards longtemps érigés par SWIM DEEP comme leur marque de fabrique, à l’image de nombreux autres titres du disque, bien que la douceur de la voix d’Austin Williams continue aujourd’hui encore de faire des merveilles.

Si les fans de la première heure trouveront ici leur compte avec Glitter, Robin, Very Heaven et ses violons ou un First Song somme toute plus expérimental, les principaux coups d’éclats de SWIM DEEP sur There's A Big Star Outside résident bel et bien dans les moments où le groupe se présente le plus vulnérable, parfois accompagné de cordes discrètes. On retiendra ainsi, outre How Many Love Songs Have Died In Vegas?, le sublime final que constitue Fire Surrounds, longue épopée acoustique apaisée aux accents americana faisant la part-belle à une qualité d’écriture remarquable.

Sans être un pari osé, le tournant que marque There's A Big Star Outside dans la carrière de SWIM DEEP est une vraie réussite, ce quatrième disque étant ainsi peut-être simplement le plus convaincant de leur discographie à ce jour.