Nous sommes déjà mi-juillet, il est donc temps de laisser derrière nous le boulot, les études, les élections anticipées et d'amorcer un petit reset pour nous vider enfin l'esprit. Pour ce faire, votre média rock favori vous propose de balourder vos playlists actuelles (hormis la seule qui devrait figurer dans vos bibliothèques, notre « Sound Of » mensuelle de toute évidence) et de vous immerger dans le très beau premier effort de The Joy Hotel intitulé Ceremony.
Qui se cache derrière The Hoy Hotel ? Un fourmillant septet issu de Glasgow en Ecosse, mené par le duo de compositeurs Emme Woods et Luke Boyce, accompagné de Jack Boyce, Juan Laforet, Jack Borrill, Jenny Clifford et Scott Flanaghan. Que font The Joy Hotel ? Une musique intemporelle, basée sur le duo de voix féminin/masculin d'Emme et Luke, aux harmonies d'une réelle beauté, navigant entre pop fleurie et indie bohème. Amateurs de pogos et autres headbangs, passez votre chemin, The Joy Hotel vous embarquent cet été dans un long voyage aux confins de leur imagination, ou tout est plus grand, plus majestueux et surtout beaucoup plus apaisant.
Avec pas moins de treize morceaux, toujours très audacieux pour un premier album, The Joy Hotel dévoilent un ensemble extrêmement solide et cohérent. Avec ses guitares pysché langoureuses, portées par l'incroyable timbre de voix de fumeuse de Gitanes d'Emme, ce sont des sensations d'un autre temps que nous retrouvons ici. Avec des titres entre trois et sept minutes chacun, le groupe prend le temps de nous convaincre en poussant chacun d'eux au bout de ses limites. Le premier grand morceau est First Joy, ode à la nostalgie du vieux cuir et des volutes bleutées, où Emme et son chant bluesy à souhait nous séduit automatiquement. Jeremiah, premier single du disque, joue énormément de la voix androgyne de sa chanteuse, et le duo avec Luke figure parmi les meilleures propositions du genre entendu depuis fort longtemps.
Entre piano doux (Black Balloon), folk bluesy (Old Man's Eyes), guitares country (No Use) et opéra rock des épisodes un et deux de Twenty Three (A Comedy) qui rendent un merveilleux hommage aux maîtres du genre tels Elton John et Freddie Mercury, la plongée dans Ceremony est une expérience enivrante. Les formations de pop orchestrale se font rares et peu d'entre elles réussissent à tirer leur épingle du jeu, l'exercice étant par définition fastidieux. Réussir à tisser un tel canevas sans en rater une maille est un sacré challenge, et nous sommes ravis de confirmer que The Joy Hotel l'ont parfaitement relevé.
L'écoute de l'album se fait à la suite, sans zapper ni avancer aucuns des morceaux du tracklisting tant la puissance qui émanent des titres va crescendo, grâce aux envolées de guitares et aux magnifiques voix de notre duo. La conclusion est à la hauteur des efforts fournis, Small Mercy et ses six minutes et quarante-deux secondes sont un bouquet final qui débute tout en velours pour laisser exploser les cordes vocales d'Emme, le tout au son d'une indie pop dont les envolées finales nous clouent sur place.
Ainsi, pour vous changer radicalement les idées, la pop classieuse et si magistralement orchestrée de The Joy Hotel est un immanquable. Ceremony est un premier album plus que réussi, et la majestuosité offerte au travers de ces treize petites odes musicales promet un très bel et grand avenir aux sept écossais, que nous attendons maintenant avec impatience sur scène pour nous joindre à la communion.