Naima Bock

Nama Bock, ex-membre de Goat Girl, sort en ce début d'automne son deuxième album, écrit dans la solitude de l'appartement du South London de sa grand-mère ou lors de ses voyages en Grèce, aux Pays-Bas ou en Arizona. Née à Glastonbury (ça ne s'invente pas) d'un père Brésilien et d'une mère Grecque, Naima Bock nous invite à son projet orchestral de folk labyrinthique porté par une voix paisible et envoûtante.

Below A Massive Dark Land s'inscrit dans un decrescendo, passant de titres orchestraux, lorgnant vers la pop, jusqu'à une fin plus intimiste de folk brut. Le minimalisme est de mise sur ce disque avec des titres ne répondant pas à une structure particulière de couplet-refrain mais s'étendant dans des territoires à méandres, sans que l'on sache où ils vont atterrir. Une poésie bucolique est de mise sur cet album naturaliste à la clarté éphémère et contemplative. Naima Bock cherche à stopper le temps pour simplement nous faire nous allonger sur son tapis volant aux échos de glaciers lointains. Malgré une production méticuleuse et des arrangements orchestraux de violons, cuivres ou accompagnés de chœurs, la voix se retrouve parfois quasi-seule, dans sa beauté la plus brute. Elle devient un instrument à part entière.

On fait à nouveau connaissance avec cette voix particulière pouvant passer du grave à l'aiguë sur le titre d'ouverture Gentle, seulement accompagné de trois notes bouclées avant que l'orchestre à cordes ne s'emballe. Le single pop-folk Kaley prend les devants avec ses trompettes joyeuses et entrainantes qui pousseraient presque au slow dancing. Les déliés gracieux des parties vocales de la chanteuse nous émeuvent sur des balades au ralenti, effleurées de mini tempêtes paisibles d'orchestrations qui reprennent le lead. Les sonorités de nature s'entendent sur My Sweet Body avec ce violon exprimant sa tristesse mélodieuse sur quelques nappes inquiétantes. Le piano fait finalement son apparition sur Lines aux accents jazzy et rappelant parfois This Is The Kit dans ces prolongements vocaux sur fond de guitare acoustique. L'un des autres singles marquants est Further Away, aidé par des chœurs masculins et une guitare lumineuse. Les clappements de mains bercés de cuivres féeriques de Takes One, tout comme les chœurs joyeux de Age nous restent en tête. L'album semble se rapprocher de plus en plus de l'auditeur sur sa fin avec ces bruits de frottement sur le manche de guitare perçus sur Moving.

Naima Bock offre un album flottant, empreint de simplicité et d'une voix légère et pétillante. La beauté y trouve tout son sens au travers d'un folk frémissant et satiné. Une second disque de haute volée qui confirme tout le talent de cette songwriter au parcours et au son atypique.