Après plusieurs années à travailler dans l'ombre de son home studio et avoir sorti plusieurs EPs, Tilly Scantlebury alias Lazy Day sort son premier album depuis Londres, en cette fin d'année. Ses compositions hésitent entre twee pop indé, lo-fi psyché et indie rock distordue.
On retient d'abord la voix de Tilly Scantlebury qui paraît s'exprimer dans un souffle, sur un fil mais avec une grande intensité. Les guitares pop entêtantes sont mises en avant avec des mélodies simples, parfois profondes, mais qui restent parfois en surface. Cela est peut-être dû à une production qui a tendance à lisser les morceaux dans une même direction, la touche de Gethin Pearson (producteur de Charli XCX et Kele Okereke), en tout cas sur la première moitié du disque. On aurait aimé plus de cœur et d'émotions sur ce début de disque qui reste toutefois assez vaste avec ces touches synthétiques multidimensionnelles.
On passe à un registre différent sur le titre Strangest Relief, plus introspectif porté par une guitare acoustique charmante et entêtante qui explore davantage de variations. On entre finalement dans l'album à son milieu avec Bright Yellow alternant entre folktronica méticuleuse et libération de guitares pop. Sur Concrete, les inspirations 80's ressortent et la voix nous rappelle parfois The Weather Station pour un titre assez dansant aux résonnance indie rock. Falling Behind part dans une distorsion à la Pavement avec ces guitares qui s'énervent davantage. Alright, le titre le plus long du disque, est aussi le plus écorché avec ces échos électriques prolongés.
Ce court album d'à peine une trentaine de minutes passe par différentes phases entre une production plus léchée sur sa première partie, vers des sonorités plus captivantes sur certains titres qui retiennent l'attention. A écouter un jour indolent.