Andy Bell

Deux ans après la compilation Strange Loops & Outer Psych, Andy Bell, guitariste de Ride, fait son grand retour avec pinball wanderer, son troisième album studio. Hyperactif, l'Anglais, également derrière le projet électronique GLOK, avait particulièrement séduit avec The View from Halfway Down, sa première aventure sous son propre nom, avant de laisser une impression plus mitigée avec son disque suivant, Flicker, au format trop long (dix-huit titres).

Pour ce nouvel opus, Andy Bell choisit de revenir à un format plus classique. L'album se compose de huit morceaux, et le premier extrait, I'm In Love..., est une excellente surprise. Originellement sortie en 1981 par The Passions sous le titre I'm In Love With A German Filmstar, la version 2025 d'Andy Bell est tout à fait réussie. Avec en invités Dot Allison, qui interprète la partie vocale avec une sensualité parfaite, et Michael Rother du légendaire groupe de krautrock allemand Neu!, la relecture du morceau reste fidèle à l'original, avec des sonorités (notamment les guitares) un peu moins ancrées dans les années 80. À noter qu'une série de remixes, parue sur un maxi vinyle, figure également sur la version CD de l'album. pinball wanderer s'annonce donc prometteur, et le moins que l'on puisse dire, c'est que son ouverture avec l'excellent Panic Attack séduit immédiatement. Ce morceau pourrait être décrit comme une chanson pop à la Ride teintée de krautrock, avec ses boucles hypnotiques. On reconnaît sans peine la pâte de l'acolyte de Mark Gardener.

Récemment, un second simple a été dévoilé : Apple Green UFO. Ce morceau de plus de huit minutes marque le début de la facette plus groovy de l'album. Avec un rythme et une basse rappelant le son de CAN voire les Stone Roses période premier album, on va même jusqu'à retrouver dans le chant d'Andy Bell un je ne sais quoi qui évoque Ian Brown. Audacieuse et plaisante, notamment avec l'ajout d'un saxophone qui lui confère une dimension envoûtante, la chanson est, il faut le dire, une réussite. Pinball Wanderer, le morceau éponyme, est quant à lui un instrumental planant et agréable. Mais c'est Madder Lake Deep, une plage mélancolique à la Cocteau Twins, qui nous séduit et qui aurait surtout mérité de durer un peu plus longtemps que ses deux minutes et dix secondes.

La seconde moitié de l'album s'oriente davantage vers des explorations expérimentales et psychédéliques. Même si Gem Archer, ex-membre de Heavy Stereo et Oasis, vient apporter sa contribution à la fin du disque avec Space Station Mantra, ajoutant une dimension hypnotique supplémentaire à la musique, le plaisir n'est pas aussi intense qu'en début d'écoute.

En conclusion, pinball wanderer marque un bon retour d'Andy Bell et s'avère bien plus réussi que Flicker, son précédent album. Malheureusement, il ne tient pas toutes ses promesses jusqu'à la fin, avec une seconde moitié plus inégale, dominée par des plages psychédéliques un peu moins structurées que celles de la première.