Chronique Album
Date de sortie : 07.03.2025
Label : The state51 Conspiracy
Rédigé par
François Freundlich, le 8 mars 2025
La songwriter anglaise Clara Mann sort cette année son premier disque Rift, un recueil de ballades folk toutes en émotions et en simplicité. La musicienne ayant passé son enfance en France, dans le Lot, ses influences vont de Jacques Brel à Edith Piaf, mais aussi de Tom Waits à Joan Baez après être retournée à Londres avec sa famille.
On est tout d'abord marqué par cette voix mélancolique et fragile, simplement accompagnée d'une guitare acoustique dont on entend tous les crissements de manches. Les compositions dépouillées font régner la tranquillité en maître mot avec ces enchaînements de berceuses minimalistes. Clara Mann semble sur le fil à chaque syllabe et chaque mot résonne avec importance dans ces compositions boisées et personnelles. Les textes abordent les thèmes de relation qui s'achève, de souvenirs, de voyages et d'espoir à venir... Un album de rupture mais bien plus que cela comme sur 'Til I Come Around où un couple apparaît subitement comme des étrangers.
Clara Mann reste dans une structure brute et sans fioritures, sans couplet ni refrain, pour s'adresser directement à l'auditeur en narratrice, faisant l'effet d'un oreiller douillet à la quiétude revigorante. Il rappelle parfois les débuts de Laura Marling ou l'intensité d'Elliott Smith sur ces chœurs doublés ou ces aiguës évaporés. Nous sommes face à une musique intemporelle qui s'exprime dans un ralenti merveilleux pour se laisser de grands espaces malgré des titres assez courts mais qui ont l'air de durer une éternité. Certains morceaux comme Rift ont même été enregistrés dans un living-room, apportant un coté bricolé. Davantage encore lorsque le piano apparaît sur cette fabuleuse conclusion avec la rêverie The Dream.
Rift est un album à l'âme libérée et cette artiste folk contemporaine qu'est Clara Mann se fait ici une place parmi les grandes compositrices de ce style.