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The Darkness

Dreams On Toast

The Darkness - Dreams On Toast
Chronique Album
Date de sortie : 28.03.2025
Label : Cooking Vinyl
3
Rédigé par Laetitia Mavrel, le 25 mars 2025
La chronique de ce nouvel album tombe à point nommé pour fêter quelques jours après le D Day un joyeux demi-siècle d'existence à Justin Hawkins, leader flamboyant de The Darkness. Cinquante ans et la coupe de cheveux toujours aussi stylée, Justin nous propose le huitième album studio de sa formation iconoclaste intitulé Dreams On Toast. Cinquante ans dont la moitié passée à remettre l'art du glam rock au goût du jour. En 2025, The Darkness continuent sans relâche de se nourrir des codes du heavy metal, du glam et également de cette folk rock très américaine, donnant à nouveau naissance à un disque aux mélanges étonnants.

Le retour du groupe en 2021 nous avait particulièrement enthousiasmés. Motorhead retrouvait un véritable panache qui avait pu faire défaut aux disques précédents. L'excitation et le fun à fond les ballons reprenaient le dessus, au sortir d'une période particulièrement tourmentée. Dreams On Toast, n'échappe pas à la règle, distillant également sa dose d'excitation et de fun mais, reconnaissons-le, d'une façon qui nous paraît aujourd'hui en pilotage automatique.


Les ingrédients phares des compositions de The Darkness ne manquent pas à l'appel : heavy metal déluré, mini opéras rock tout aussi lyriques que puissants à la Queen, et jolies ballades folk où le timbre de Justin Hawkins nous rassure sur le fait que malgré les années défilant, il demeure toujours aussi juste. Vous me direz alors : « où est le problème, Docteur ? ». La réponse est qu'il n'y en pas vraiment, et c'est cela qui nous chatouille un peu aux entournures. La lecture du disque se fait trop aisément, et connaissant la qualité d'écriture des frères Hawkins et leurs personnalités si enjouées, pour ne pas dire barrées, peut-être espérions nous, après plus de vingt ans de bons et loyaux services, quelques surprises. Comme un gros coup de pied dans la fourmilière (nous sommes contre agresser les fourmis, ceci n'est qu'une expression) pour donner un peu de piment à notre relation de longue date.

The Darkness étant devenus à eux seul un « style », que nous utilisons à l'occasion pour tenter de qualifier les nouvelles formations qui s'en inspirent (dont le dernier en date, le très prometteur ELLiS·D), leurs travaux ne sont jamais ratés. Ainsi, sur ce nouveau disque, nos coups de cœurs de vieux fans iront à l'ouverture explosive Rock And Roll Party Cowboy, où l'on retrouve tout ce qui nous a toujours plu chez The Darkness : la grandiloquence du heavy metal pur et dur, celui qui nous renvoi aux pantalons slims, aux coupes mulet ainsi qu'aux tonnes de sueur sur scène. La guitare est toujours aussi affutée et le chant suraigu de Justin Hawkins toujours leur meilleur ambassadeur (le « Fuck Off! » qui vient conclure le titre nous le confirme).


I Hate Myself suit le même chemin, et nous y retrouvons le même panache que dans les meilleurs morceaux de Freddy Mercury et sa bande. Avalanche d'instruments, chant en canons, saxophone pour la note sexy-vintage, ce morceau va faire fureur en live. C'est un trio gagnant qui nous accueille sur ce disque, Hot On My Tail virant en country rock de salon, on l'espère cependant sans les santiags, le satin se mariant bien mieux au style de Justin Hawkins, toujours avec cette petite note diva pop au niveau du chant.
Le reste du disque ressasse un peu la formule, chacun des morceaux répondant peu ou prou aux cadres analysés précédemment. Nous retiendrons donc Don't Need Sunshine et son piano enjôleur, The Longest Kiss et ses faux airs pop bubblegum très 70s ainsi que The Battle For Gadget Land, autre petite pépite aux accents métal qui prend de belles tournures stoner.

Dreams On Toast répond intégralement au cahier des charges de The Darkness, ce qui enchantera la quasi-majorité des fans. Pour les autres, une impression de ronronnement malgré toute la générosité que peuvent mettre à l'ouvrage les membres du groupe. Un disque réussi mais, après cette belle et fructueuse carrière, qui manque un peu d'originalité. Une chose est sûre, cela sera vite oublié lorsque Justin Hawkins et ses camarades remonteront sur scène cette année. Rendez-vous nous est donné le 29 octobre à l'Élysée Montmartre de Paris pour leur unique date française, avec ou sans les coupes mulet et les pantalons slim.
tracklisting
    01. Rock And Roll Party Cowboy
  • 02. I Hate Myself
  • 03. Hot On My Tail
  • 04. Mortal Dread
  • 05. Don't Need Sunshine
  • 06. The Longest Kiss
  • 07. The Battle For Gadget Land
  • 08. Cold Hearted Woman
  • 09. Walking Through Fire
  • 10. Weekend In Rome
titres conseillés
    Rock And Roll Party Cowboy, The Battle For Gadget Land
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