Noblesse Oblige

Après deux singles prometteurs en 2005, sortait en juillet dernier le premier album de Noblesse Oblige, Privilege Entails Responsibility.

Les quatre plages issues des singles sont ici présentes. On se laisse toujours aussi naïvement emporter par le disco punk de Bitch et Daddy (Don't Touch Me There) et l'énergie férocement communicative des beats et des refrains simplistes – et donc forcément addictifs – qu'ils contiennent : « i'm a bitch bitch bitch, i'm a rabbit on heat » pour le premier, « daddy daddy daddy, don't touch me » pour le second, et bien d'autres paroles merveilleusement incestueuses sur ce titre à prendre bien évidemment au second degré tant le groupe pousse loin la provocation. Tandis que le Stereolabien Lil' Dirty ne convainc guère, Quel Genre De Garçon et son chant en français – pour la fille – et allemand – pour le garçon – déroute quant à elle dans un premier temps, puis finalement s'avère plutôt entraînante après plusieurs écoutes : on la retient alors très facilement, aussi bien la mélodie kitsch ramenant directement aux années 80 que les paroles pourtant terriblement insignifiantes.

La plupart des autres chansons que comporte l'album sont de ce calibre, elles oscillent entre un electro rock nerveux (l'efficace Offensive Nonsense, Bite Back, Fashion Fascism) et une pop plus légère mais tout aussi intense (Nervous et ses airs à la PJ Harvey, Was Keine Zeit Zerstoret, Night Train To Krakow), sans oublier le blues abrasif de Surrender et l'intro Caligula, ou comment réinterpréter le thème Montagues & Capulets de Prokofiev à la sauce electro. Bien que remarquable et maîtrisée à la perfection, cette plage est beaucoup trop courte et on se surprend alors à appuyer impulsivement sur repeat deux trois fois pour faire durer le plaisir.

En bonus de ce disque, non pas une, ni deux, mais trois chansons s'y cachent, qui sont les versions acoustiques de certaines plages de l'album. Bien qu'elles soient de très bonne facture, on leur préfèrera toutefois leur penchant Mister Hyde, notamment Daddy (Don't Touch Me There) où les jouissements explicites ne remplaceront pas le violon angoissant qui donne toute sa dimension au morceau original.