C'est sous un soleil de plomb que nous nous rendons à cette troisième et avant-dernière journée des Eurockéennes de Belfort, sur l'idyllique presqu'île du Malsaucy.
Malgré la foule déjà compacte qui arpente le site du festival, nous nous frayons un chemin jusqu'à la Grande Scène, pour assister à la messe rock que s'apprêtent à donner Mass Hysteria. En chemin, on découvre le one man show du
Comte de Bouderbala sous la Greenroom. L'humoriste délivre un humour décapant et salvateur. Quelques centaines de mètres plus loin, les premières notes de
Mass Hysteria résonnent et font affluer les festivaliers déjà nombreux. Le groupe est visiblement en forme et prêt à en découdre. Les titres issus du meilleur de leur discographie s'enchaînent à une allure effrénée, avec efficacité et énergie. L'alchimie entre les musiciens et le public fait mouche, il faut dire que Mass Hysteria distillent une musique sur-vitaminée, à coups de double pédale et de riffs ravageurs. Les furieux et furieuses, comme aime les nommer Mouss Kelai, le chanteur, répondent favorablement, enchaînant les circle pit, formant une poussière suffocante.

Le show terminé, un mouvement de masse se rend en direction de la Greenroom, qui accueille l'artiste belge du moment,
Angèle. La fosse étant pleine à craquer, il faut du courage pour espérer apercevoir la prestation. Accompagnée de quatre danseuses, Angèle livre un set maîtrisé mais sans artifice.
Direction alors sur la scène de la Plage où
Kate Tempest captive la foule avec ses textes revendicatifs sur fond de hip-hop. La londonienne impose sa présence malgré une mise en scène minimaliste et le public répond présent sans difficulté, une prestation de très grande qualité !

Rendez-vous de nouveau à la Grande Scène, pour ne pas rater l'arrivée des rockeurs californiens,
Weezer. Après avoir ouvert pour Muse au Stade de France la veille, Rivers Cuomo et ses acolytes débarquent aux Eurockéennes avec la ferme intention d'offrir un bon moment au public, en retraçant les meilleurs morceaux de leur longue carrière. L'entrée se fait sur le légendaire
Buddy Holly, instantanément suivi par My Name is Jonas. Les refrains sont chantés à tue-tête, et la recette du succès de Weezer semble ne pas s'être étiolée.
Power chords, refrains entêtants, on se croirait à un bal de promo de fin d'année dans une université américaine. Cependant, on regrette l'absence de communication de la part du groupe et un jeu de scène minimaliste, avec peu d'énergie sur scène. C'est dommage car musicalement, la proposition de Weezer tient la route.
Les nouveaux morceaux issus de leur dernier opus, sont innocents et fonctionnent bien. Le groupe reprendra
Take On Me et
Africa, mais le point d'orgue du concert sera leur tubesque
Island In The Sun, lors du rappel. Après 1h15 de concert, les musiciens tirent leur révérence, après un set fédérateur.

A peine le temps de souffler que
Parkway Drive entament leur concert. Les australiens sont en grande forme et lancent le concert avec
Wishing Wells. Les morceaux sont remplis de fougue et le show captivant. Le concert passe cependant beaucoup trop vite, signe que la performance était prenante et sans accroc.

Alors que la nuit est tombée, il est désormais très difficile de circuler sur le site tellement il y a de festivaliers. L'absence de pluie initialement prévue fait que le nuage de poussière rend l'air difficilement respirable. C'est dans ces conditions que l'on tente d'accéder jusqu'à la scène où va débuter le concert de
Jain. Cette année, la régie de la Grande Scène a été déplacée de quelques mètres et un bar est venu s'implanter sur sa droite, ce qui complique encore la tâche de trouver un bon emplacement pour voir la scène. C'est alors que commence
Abu Dhabi, un titre aux sonorités orientales qui nous plonge directement dans l'univers coloré de
Jain.

Les jeux de lumières sont surprenants, le show est multidimensionnel, on en prend plein les yeux. Jain est une véritable performeuse, ses boucles gérées via un système installé dans sa manche sont minutieuses. On découvre avec surprise une jeune femme dynamique vêtue d'une combinaison bleue et qui n'hésite pas à faire participer le public massé en nombre. Les titres sont groovy et le Malsaucy devient un dancefloor géant où on se déhanche désormais sur des rythmiques saccadées, comme sur l'excellent
Dynabeat.
On adhère à son univers envoûtant et le public reprend en chœur la plupart des morceaux, à l'instar d'
Alright, Come... 1h15 plus tard, Jain termine en faisant retentir l'excellent
Makeba.
Le set de
Frank Carter & The Rattlesnakes a déjà commencé lorsque nous nous prenons place dans la fosse quelque peu clairsemée, mais il ne faut pas plus de trois minutes à ce jeune déluré pour nous embarquer dans son univers.
Frank Carter est en grande forme, que ce soit vocalement ou physiquement. Il fait de la GreenRoom son terrain de jeu, saute partout et n'hésite pas à descendre dans la fosse ou à escalader les barrières pour accéder à l'espace PMR. Les titres sont ravageurs, enchaînés dans une efficacité qui ne laisse pas indifférent.
Le set se termine et les musiciens sont longuement acclamés par un public visiblement ravis d'avoir assisté à une prestation aussi énergique et agréable à tout point de vue.
En partant, nous nous arrêterons intrigués par ce qui se passe sur la Loggia, vers l'entrée du festival. Le duo
Mantar y envoie un set agressif à souhait et sans concession. Belle découverte.
Le troisième jour s'achève donc en beauté. Cette journée a été revigorante et remplie de surprises. Il est maintenant l'heure de rentrer se reposer, le dimanche s'annonçant tout autant riche en émotions.