Après une journée d'ouverture réussie, un jeudi prometteur nous attends puisque les rois de la britpop, Blur, sont attendus dans le parc Tøyen d'Oslo pour le Øya Festival ! Mais d'autres surprises nous attendent avant ça, notamment une après-midi très punk !
D'autres anglais sont chargés d'ouvrir le festival : le groupe de post-punk londonien
High Vis n'a jamais joué devant un public aussi nombreux et va démontrer qu'il est bien l'un des nouveaux groupes à suivre de très près. Le quintet sort les guitares pour des compositions réellement marquantes. Portés par la voix rageuse de leur charismatique leader Graham Sayle, High Vis déploient des sonorités allant du shoegaze au punk, en passant par des influences Madchester rappelant The Stones Roses. De manière plus contemporaine, on pourrait les comparer à Nothing ou Italia 90 mais avec un surplus de subtilité qui leur est propre. On se prend au jeu dès le titre
Out Cold et ses échos formant un mur de guitares. On adopte définitivement le son de High Vis sur le riff tubesque de
Fever Dream, présentant des influences pop-shoegaze remuantes. Ces working-class punks semblant tout droit sortis de leur pub pour enflammer les festivals nous auront fait une grosse impression en live.
On retrouve le chapiteau Sirkus pour un instant Norvégien avec le groupe feel-good
Tigerstate. Le collectif fait dans l'entertainment avec des sonorités world mélangées des ballades pop. C'est mignon et coloré pour remuer sans réfléchir et le public apprécie ce moment de pause dansante dans le festival.
Mais les choses sérieuses reprennent avec le groupe américain
Special Interest, près à nous clasher avec leur électro-queer-punk crado. Le groupe de Louisiane est prêt à en découdre avec sa chanteuse hyper charismatique qui n'hésite pas à enchainer les mouvements de danses et les poses les plus suggestives. Alli Logout déploie une voix tantôt soul et étincelante, parfois pleine de rage et de revendications parlées. Elle est accompagnée par un fond électro crade et une guitare électrique dissonante, donnant à l'ensemble une texture bruitiste assez unique. L'énergie déployée est immense et l'envie de danser sans limite se fait ressentir, tout en restant constamment absorbé par le regard ensorcelant de la leader du groupe. Une grosse claque aussi spéciale que délirante vient de traverser Oslo.
L'énergie ne risque pas de retomber puisqu'on retrouve les australiens de
Amyl And The Sniffers sur la scène Vindfruen, littéralement « la dame du vent ». L'incroyable Amy Taylor fait souffler un vent d'énergie libératrice sur le festival, les riffs de punk s'enchaînent alors que la chanteuse s'active et harangue le public à l'avant de la scène avec des mouvements dont elle seule a le secret. En frontwoman charismatique et unique en son genre, Amy tient le festival du bout de ses bras en perpétuel mouvement. Les guitares grasses suintent tandis que la rythmique accélère de plus en plus. Il n'y a qu'à se laisser porter par la folie de ce groupe à la rage non dissimulée. Le tube
Guided By Angels n'est pas oublié et embarque encore plus le public porté par une Amy semblant possédée à l'avant de la scène. La courbe d'énergie de Amyl And The Sniffers semble monter pour ne jamais s'arrêter pour finalement tout donner. Quelle performance !
Le groupe de Stavanger
Sløtface, anciennement Slutface, s'empare du Sirkus pour des fans Norvégiens qui semblent connaître les paroles sur le bout des doigts. Un groupe de pop-punk à roulettes efficace mené par une chanteuse qui puise dans des influences 90's allant de Avril Lavigne à Weezer. Le son est entrainant et les messages féministe et écolo passent aux travers de morceaux catchy.
Mais le moment tant attendu arrive sur la grande scène Amfiet. Il est temps de se placer dans les premiers rangs pour le grand retour sur scène du quatuor
Blur au grand complet. Le groupe débarque sous les acclamations et débute par deux nouveaux titres de l'album
The Ballad Of Darren. Le public suit mais s'enflamme sur le premier enchainement de tubes avec
There's No Other Way, une version de
Popscene accélérée complètement déjanté et l'inénarrable
Beetlebum qui nous fera hurler de plaisir. Le groupe semble se retrouver entre vieux potes qui s'apprécient parfois, pour jouer des titres d'une autre partie de leur vie mais qu'importe, ces morceaux appartiennent désormais à la postérité et à un public qui les chante comme la bande son de sa vie.
Quelques surprises parsèment le set avec des morceaux moins attendus comme
Trimm Trabb ou
Villa Rosie, petit plaisir du groupe qui évite ainsi d'autres tubes plus connus. Graham Coxon reste penché sur son microphone comme à son habitude pour interpréter
Coffee & TV dans une douceur exaltante et répétitive : ce n'est jamais terminé, tandis que Damon Albarn, en mode pile électrique, parcoure la scène et n'hésite pas à rejoindre les barrières pour partager
Country House avec les premiers rangs.
Au menu : bousculades, téléphones et karaoké, y compris par votre serviteur (on est fan ou on ne l'est pas). D'énormes lettres lumineuses BLUR descendent sur la scène alors que
Parklife débute dans une version hyper rapide, permettant de tester la solidité de nos mollets : la folie.
Girls & Boys et
Song 2 ne feront pas mieux, même si on s'y perd forcément. La fin du set prend la forme d'un atterrissage avec les plus belles balades du groupe :
This Is a Low s'envole très haut dans la nuit Norvégienne.
Tender nous picote les yeux lorsque Graham reprend ses fameux "Oh My Baby" et
The Universal nous achève pour parfaire le moment de mélancolie. It really happened, ce groupe est juste un shoot de bonheur.
Quelle deuxième journée au Øya Festival avec cette énorme prestation de Blur, précédés par les meilleurs groupes de punk et de post-punk actuels que sont Amyl And The Sniffers, Special Interest et High Vis. Après tout ça, toute l'énergie a été dépensée mais comme le disent Amyl And The Sniffers : c'était la bonne énergie !
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