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Underworld

Interview publiée par Olivier Kalousdian le 15 mars 2016

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Au 19ème siècle, les peintres pensaient que la photographie ne pouvait être un art. Au 20ème siècle, les compositeurs classiques se gaussaient de la naissance du rock. Au 21ème siècle, certaines majors regrettaient encore de ne pas avoir misé un kopeck sur ce nouveau courant électronique qui remplaçait l'instrumentation classique par des machines, sans âmes...
Auteur, compositeur, musicien, chanteur, mais également photographe et artiste peintre reconnu par nombre de galeristes et collectionneurs dans le monde entier, les talents et vocations de Karl Hyde sont aussi denses que la carrière du groupe qu'il a créé en 1980 avec Rick Smith : Underworld. À bientôt 58 ans et après plus de 45 années de carrière musicale, Karl Hyde garde la tête froide et bien faite. Pourtant, son panégyrique artistique est éloquent, avec ou sans Underworld.

Premier album du groupe de Romford depuis 2010, Barbara Barbara We Face A Shining Future, disque sorti sur Caroline International, n'est peut être pas le plus ébouriffant de leur longue histoire, mais il est percutant, en place et procure toujours ce malin plaisir qui va en s'amplifiant à force d'écoutes. A contrario de ce qu'on pourrait attendre d'un groupe comme Underworld, Barbara Barbara We Face A Shining Future est un album composé à cent pour cent à l'aide d'une instrumentation classique amplifiée. Sans Rick Smith, mais avec une empathie et une bienveillance communicatives, Karl Hyde nous reçoit dans le salon noir de l'hôtel Alba à Paris. Bavard, rieur et, dorénavant, totalement en éveil !

Rick Smith et toi vous êtes rencontrés au début des années 80 et votre collaboration remonte au début de la période new wave - c'est dire votre longévité ! Tu imaginais, à cette époque être encore sur scène quarante ans plus tard ?

Jamais ! J'ai démarré la musique avec mon premier groupe à l'âge de onze ans ; cela fait donc quarante-sept ans maintenant ! Et avec Rick, depuis trente-cinq ans, peux-tu croire à cela ?

Les années 90 ont été très importantes pour Underworld, notamment avec l'intégration de Darren Emerson dans le groupe. Vous avez donné le nom de « MK2 » à cette période d'Underworld. Pourquoi ?

Tout simplement parce que c'est l'acronyme de « mark two » et que la période « mark one » fut celle de nos deux premiers albums sortis sur Sire Records et qui étaient un brin plus popy, funky, rocky... Nous savions quelles erreurs il nous fallait éviter et nous attaquions, alors, notre seconde période d'Underworld.

Est ce que la période actuelle d'Underworld possède également un nom ?

Pas vraiment... Elle se décompose en deux momentums : heureux ou pas heureux (rires).


Une des particularités d'Underworld est le nom de vos albums. Est-il besoin de rappeler, par exemple celui sorti en 1993 et intitulé Dubnobasswithmyheadman ?

Franck Zappa & Captain Beefheart étaient également des amateurs de noms d'albums impossibles... et il se trouve que je suis un grand fan de ces artistes.

C'est donc de là que viendrait cette habitude à chercher des noms à rallonge pour Underworld ?

Je ne sais pas... Peut-être. Ou alors cela vient du fait que j'ai passé trop de temps au Pays de Galles (rires).

Le nouvel album d'Underworld se nomme Barbara Barbara We Face A Shining Future. Qui est Barbara ?

La mère de Rick Smith. En fait, c'est mot pour mot ce qu'a dit le père de Rick à sa mère, juste avant de mourir... J'ai trouvé cela extrêmement beau et positif de la part de quelqu'un qui se sait mourant et qui est sur le point de laisser ses proches dans le chagrin. Quand Rick m'a raconté cette histoire, j'ai su qu'il nous faudrait utiliser cette déclaration en tant que titre pour notre prochain album. C'est à la fois une belle épitaphe pour un homme décédé et un superbe titre de disque.

Barbara Barbara We Face A Shining Future est le premier LP d'Underworld depuis 2010. Que s'est il passé pour toi depuis 2010 ?

Nous avons composé une musique originale pour le Frankenstein de Danny Boyle au théâtre national de Londres ; nous avons eu la chance d'être engagés en tant que responsables musicaux de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres en 2012 ; Rick a composé la bande originale du film Transe de Danny Boyle ; j'ai pu enregistrer et sortir mon premier album solo, Edgeland, et j'ai également eu le temps de sortir deux disques avec Brian Eno...

Impressionnante carrière. Tu sembles ne jamais pouvoir te poser...

Et sans oublier qu'Underworld était également en tournée durant ces années-là... (rires)

Je crois que le genre dans lequel nous évoluons est fédérateur par essence.

Une des dernières fois que je vous ai vus sur scène c'était lors de l'édition Rock en Seine de 2010. Le public était très varié et composé d'adolescents, de post-adolescents et d'adultes. Que ressens-tu quand tu vois toutes ces générations mêlées danser et vibrer sur la musique d'Underworld ?

C'est quelque chose d'extraordinaire ! C'est un sentiment de surprise, à chaque fois, et tu te demandes ce qui a fait qu'à un moment donné, cette chance nous soit donnée de rassembler autant de personnes différentes par leurs âges et leurs conditions et ce depuis si longtemps ? Mais, déjà au début des années 90, quand nous jouions en concerts ou lors de rave parties, nous voyions des jeunes de quinze à vingt ans côtoyer des ex-hippies du Summer of Love et qui affichaient souvent vingt ans de plus. Je crois que le genre dans lequel nous évoluons est fédérateur par essence et les gens les plus âgés dans nos premiers concerts se disaient : Ceci ressemble vraiment à un Summer Of Love moderne. Le cycle et les tempos de cette musique sont très positifs et d'une certaine manière on peut la qualifier de révolutionnaire par certains aspects.

Au début des années 90, une personne bien connue dans l'industrie du disque et que je ne citerai pas a dit à votre manager de l'époque : « Si vous voulez vraiment faire ce genre de musique, débarrasse-toi du chanteur »...

Je me souviens très bien de qui m'a dit cela... Mais, depuis, il s'est excusé platement pour cette déclaration et nous en avons ri. Cette personne était le grand ponte d'une major... comme quoi (rires). Et à l'époque, il a ajouté : Si vous voulez garder votre chanteur, embauchez un batteur et montez un vrai groupe. Quelques années plus tard, une personne qui connaissait l'histoire et avec un grand sens de l'humour nous a assis à la même table lors d'un dîner de charité et nous avons pu en reparler alors que les albums Dubnobasswithmyheadman et Second Toughest In The Infants avaient connu leur petit succès. Il a alors reconnu qu'il était l'auteur de cette déclaration faite à notre manager et qu'il avait eu tort. Et cela a conclu cette histoire. Il faut se souvenir que ce que nous proposions à l'époque était radicalement nouveau et différent de tout ce qui se faisait alors. Nous avions un frontman, des ingrédients musicaux pop, rock, électro, indie... mais nous n'étions ni les Stone Roses, ni les Happy Mondays. Nous faisions de la musique pour les clubs ; du moins, c'est ce que les labels pensaient. Nous tracions notre propre chemin et pour l'industrie du disque, ce genre de titres et de sons ne pouvaient pas fonctionner auprès du public. Et je veux ici rendre hommage à un artiste comme Sven Väth qui fut un des premiers à jouer Mmm... Skyscraper, I Love You en version album dans les clubs. Les gens comme Sven Väth ont permis à Underworld de changer de braquet dans les années 1993/1994. Peu de temps après, des formations amies qui évoluaient dans la même veine électro que nous se sont entendues dire « Vous devriez engager un chanteur » (rires) ! Qu'est-ce que tu veux répondre à cela ? Dieu bénisse l'industrie du disque (rires).

En 1989, déjà, Underworld assurait la première partie du groupe Eurythmics sur sa tournée US. En 1993, Underworld sort un des meilleurs titres techno de tous les temps, Rez. Et tout de suite derrière, le titre Born Slippy qui est devenu culte, également. Ressens-tu une certaine fierté quand tu réalises le parcours réalisé par Underworld durant toutes ces décennies ?

Le sentiment majeur qui m'habite c'est la reconnaissance. Celle de pouvoir encore être là après quarante-sept ans passés à faire de la musique et, notamment la décennie 1990 où Underworld a pu sortir trois albums pour lesquels j'ai beaucoup de fierté. Mais, dans le même temps, ces années 90 et les échecs que nous avions subi la décennie d'avant nous ont permis d'éliminer les ingrédients pop de notre musique et nous ont aidés à comprendre que nous ne voulions pas, finalement, faire partie de la pop musique et être intégrés aux majors. À la même époque, le courant acid house explosait en Angleterre et devenait un mouvement énorme, en dehors des parcours habituels, que l'on parle des majors, des radios ou des médias en général. Les citoyens s'étaient approprié ce mouvement sans aucune aide extérieure. C'était la preuve que tu pouvais avoir une belle carrière et prendre du plaisir à faire de la musique sans avoir besoin d'être propulsé par les charts. C'était une période parfaite pour nous.

Nombreux sont celles et ceux qui aimeraient connaître les genèses des titres Rez et Born Slippy

À propos de Rez, je me souviens que Rick essayait de composer de nouveaux titres dans son home studio – un minuscule studio installé dans sa chambre et qui a vu naître beaucoup de nos premiers albums – et il bataillait durement depuis des semaines à trouver un titre hors courant et très original, mais il n'y arrivait pas. Après de longues tentatives infructueuses, il est allé parler à sa femme et il lui a dit : « C'est fini pour moi. Je n'arrive plus à composer et à trouver de nouvelles idées ». Et elle, qui est une femme à fort caractère de lui répondre : « Repars immédiatement dans ton studio et n'en sors que lorsque que tu auras quelque chose de fantastique à me faire écouter ! » Et c'est comme ça qu'est né Rez. Pour Born Slippy, je me souviens être entré dans son studio un jour parce que Rick voulait me faire écouter un super groove qu'il avait composé. Parfois, Rick me proposait des idées sur lesquelles je voyais bien quel genre de paroles je pouvais poser dessus. D'autres fois, je me sentais incapable de le faire et de gâcher les idées de Rick avec quelques paroles par-dessus. Rez en est un parfait exemple. Quand j'ai entendu les premières notes j'ai dit à Rick que je pouvais écrire quelque chose pour ce titre, mais que je m'y refusais car je le trouvais fantastique dans sa version instrumentale. Ce à quoi Rick m'a répondu : « OK. Mais essayons quand même et nous verrons bien où cela nous mène ». Et c'est comme cela qu'est né Cowgirl. Cowgirl est devenu une sorte de suite logique à Rez et c'est pour cela que les deux titres sont souvent mixés ou joués ensemble... Sur Born Slippy, je me souviens que je revenais d'une de ces mauvaises nuits, à l'époque où j'avais un gros problème d'alcool. J'avais donc, comme je le fais depuis des années, écrit mes pensées et ma folle nuit de triste beuverie en ville sur mes carnets qui ne me quittent jamais. Ces paroles me semblaient parfaitement convenir avec l'idée du groove que Rick m'avait soumis. Et ce qu'on entend sur ce titre, c'est l'unique prise que nous avons faite lors de ce lendemain de cuite. Au départ, il n'y avait que ma voix et quelques rythmes et il a ensuite posé les accords que tout le monde connaît maintenant...

Après toutes ces années, comment trouves-tu la motivation pour constamment remettre en question Underworld et ta carrière ?

En étant au contact de Rick. C'est lui, majoritairement, qui me garde en éveil et motivé. Et j'espère que cela est réciproque. Quand j'ai définitivement arrêté d'être un alcoolique notoire, il y a dix-huit ans, certains médias ont trouvé ces titres et accroches un peu cliché qui énonçaient « La renaissance de Karl Hyde ». Et c'est vrai que tu te sens comme neuf, comme si ta vie recommençait à nouveau après avoir été mise en pause par l'addiction. C'est le sentiment qui m'habite encore et qui a été à la source de ce nouveau disque. Juste avant Barbara Barbara We Face A Shining Future, des gens proches, des personnes de notre management le plus souvent, m'ont dit : « Si tu pouvais tout recommencer à zéro. Oublier Underworld tel qu'on le connaît et ne pas tenir compte des concerts, des festivals, du public même, qu'aimerais-tu faire comme musique ? ». C'est ce que nous avons fait. C'était comme se sentir enfant, mais avec tout le bagage qu'a un adulte. Et pour la première fois en plus de trente-six ans de connivence, nous nous sommes retrouvés en studio tous les deux avec Rick, sans discontinuité. Généralement, nous pratiquons le transfert de fichiers par Internet ou nous nous voyons ailleurs pour travailler nos idées respectives, mais pour Barbara Barbara We Face A Shining Future nous nous sommes enfermés tous les deux en studio. Il est vrai que nous sommes assez bons sur l'improvisation, notamment en live, mais nous n'avions encore jamais expérimenté cela sur un album studio. Nous l'avions tenté, toute proportion gardée sur Dubnobasswithmyheadman, mais ne l'avions jamais refait depuis.


Où s'est déroulé l'enregistrement ?

Dans notre propre studio. Mais uniquement avec du hardware. Pas de logiciels de créations sonores, pas de sons préfabriqués, rien que du naturel (rires) ! Nous avons utilisé un gros synthétiseur modulaire, mes guitares, un nombre conséquent de pédales d'effets et mon carnet de notes sur lequel j'écris, une heure minimum chaque matin à l'heure du café. Nous voulions démarrer cet album avec le minimum et chaque jour, deux jours par semaine, nous avons écrit et composé de nouveaux titres dans un dénuement matériel jamais vécu encore. Exceptées certaines semaines où nous étions en tournée... Ce que je trouve génial sur ce disque c'est que Rick s'est également essayé au chant et que nous n'avons, pour une fois, utilisé aucun sample.

Vous êtes très complémentaires avec Rick ?

Absolument. Nous avons chacun un domaine que l'autre ne pratique pas. Bien sûr, Rick sait jouer de la guitare et je peux jouer des claviers, mais, généralement, nous savons le domaine là où l'autre est vraiment bon et nous essayons de mixer nos compétences.

Tu n'es pas que musicien, chanteur ou auteur. Tu es également un peintre et un photographe reconnu dans le monde de l'art. T'impliques-tu dans la création de vos vidéo clips et autres artworks, notamment pour ce nouvel album ?

Non. Et de façon délibérée. J'ai pu m'impliquer dans certains artworks comme pour Dubnobasswithmyheadman ou Second Toughest In The Infants, en collaboration avec l'agence Tomato, mais j'ai arrêté de m'impliquer sur ces aspects-là après ces deux albums. Cela fait des années que nous travaillons avec cette agence de Londres et nous avons discuté avec Simon Taylor, un des créatifs, sur l'identité de ce nouvel album, avec en ligne de mire la photo et Instagram. Mais, une de mes volontés était de ne pas y participer et je ne voulais rien voir avant que le disque ne soit dans les bacs ! J'ai dit à Simon Taylor : « Je croyais en vous dans les années 90 et je crois encore en vous. Vous avez donc carte blanche. » Parfois, il venait me voir pour tenter de me montrer ses propositions et je fermais les yeux en lui disant : « Oublie. Je ne regarderai pas. Si c'est merdique, ce sera de votre faute. Si c'est génial, tout l'honneur sera à votre crédit. » Idem pour le vidéo clip qui a été tourné dans les toilettes de Tomato ! Et si tu te souviens de celui de Born Slippy, lui avait été tourné dans les escaliers de l'agence Tomato...

Tu dis écrire chaque matin des notes qui deviennent, ensuite des chansons pour Underworld. Sur quoi écris-tu généralement ?

Sur le monde, en général. Il suffit que je m'assieds dans un café et le monde autour de moi me remplit d'inspiration pour l'écriture... Et si je sens que je me répète – cela peut arriver – je m'impose des challenges comme décrire les couleurs de toutes les chaises du café ou les ampoules de tous les luminaires...

La musique est un art d'accès bien plus évident que la peinture.

Serge Gainsbourg a déclaré dans une citation devenue célèbre que la musique était un art mineur et la peinture un art majeur. Toi qui pratique les deux, que penses-tu de cette déclaration ?

C'est un point de vue intéressant... même si je ne le partage pas. Ce que je pense c'est que la musique est un art d'accès bien plus évident que la peinture. Moi qui ai eu une formation des beaux arts, axée sur la peinture, et qui ai la chance d'exposer mes œuvres dans des galeries du monde entier, je peux affirmer que ce milieu est beaucoup plus intimidant pour la plupart des gens que le milieu de la musique. Et je trouve cela vraiment dommageable. En 1979, je sortais de cursus universitaire et j'ai eu la chance de faire ma première exposition majeure dans une galerie anglaise et je n'en ai plus jamais accepté pendant dix ans ! Parce que je me suis rendu compte que tous les amis et collègues que j'avais eus pendant mes années d'université étaient intimidés ou ne sentaient pas à leur place dans cette galerie et dans ce monde-là. J'ai pris cela comme une tragédie. Et il est vrai que beaucoup de personnes qui évoluent dans ce monde-là pensent que celles et ceux qui n'ont pas été aux beaux-arts ou qui n'ont pas leur éducation artistique ne peuvent apprécier l'art. Qu'ils sont inférieurs à eux en présence de peintures ou de sculptures. Alors qu'en fait, la seule compétence qui est requise pour accéder à l'art est de savoir si tu l'aimes ou non. C'est pour cela que pendant des longues années mes seules galeries furent les stations de radio et c'est comme cela que j'avais décidé de disséminer mon art, musical cette fois. Car, la musique n'est pas intimidante. Elle n'exclut pas les gens. La musique donne de l'énergie aux gens qu'ils soient en train de chanter sous la douche ou devant un live. Ce que la peinture, à mon avis, ne provoque que rarement. Mais je peins et je sculpte toujours et je vais bientôt inaugurer une nouvelle exposition, au Japon.

Depuis les Jeux Olympiques de Londres, notamment, Underworld est entré au Panthéon de la musique anglaise. Que penses-tu de la nouvelle scène anglaise ? Quel groupe anglais attire ton attention en ce moment ?

Bonne question... Je dois reconnaître que j'ai beaucoup d'affection pour Foals, notamment parce que je suis ami avec leur chanteur, Yannis Philippakis et je me réjouis de voir leur succès depuis quelques années.


Ils jouent demain soir (ndlr : mardi 2 février) à l'Olympia...

Tu déconnes ? Comment se fait-il que je ne le sache pas ? L'année dernière – peu de gens le savent – nous avons composé un titre ensemble avec Yannis, The Gambler. C'était à l'occasion de la B.O d'un documentaire intitulé The Jinx sur HBO, aux USA. Nous avons enregistré ce titre dans le studio de Foals et quand nous ne sommes pas en tournées respectives, Yannis et moi même passons pas mal de temps ensemble à essayer d'écrire et composer de nouveaux titres. Yannis est un mec bien. En 2010, lors du Rock en Seine dont tu parlais, Yannis est venu à ma rencontre et m'a dit : « Tu sais, dans le tour bus nous jouons Born Slippy en boucle depuis que nous sommes partis. » Il était avec un pote à lui, un musicien du groupe Jagwar Ma, Jono Ma. Et le truc marrant, c'est que je collabore également avec Jono Ma maintenant ! Car, quand j'ai découvert Jagwar Ma, j'ai tout de suite pensé aux débuts d'Underworld. Je l'ai donc contacté en Australie et il m'a dit combien ils étaient fans d'Underworld et, aujourd'hui je suis fan de Jagwar Ma.

Coïncidence plus que plaisante puisque Jagwar Ma étaient sur scène, hier soir au Zénith de Paris !

Non (il hurle) ! Non ! Merde et re-merde (rires) ! (il appelle son manager, dans une autre salle) Tu savais que Jagwar Ma étaient à Paris, hier soir ? Et que Foals jouent à Paris, demain soir ? Et moi, mon seul soir à Paris, c'est entre les deux. C'est quoi ce bordel (rires) ? Bon, me voilé énervé maintenant (rires).

Souvent, la marotte des dernières questions d'interview est : Beatles ou Rolling Stones ? Mais, pour toi ce sera : Kratwerk ou Brian Eno ?

Tu ne peux pas me demander cela... Mais, mon choix se porte sur Brian Eno car sa philosophie en tant que musicien ou artiste m'a souvent porté et je la considère comme proche de la mienne, notamment pour notre travail en studio. Et c'est un ami. Et il faut toujours être bienveillant avec tes amis.