En tournée en Europe durant plusieurs semaines, Maxïmo Park nous gratifiaient en ce dimanche 28 octobre d'une unique date française après une courte prestation lors de la dernière édition en date du festival Rock en Seine. Si les cinq anglais n'avaient pas la partie gagnée d'avance face à une salle remplie de quelques trois-cent âmes seulement, Paul Smith et les siens auront une fois encore fait étalage de leur générosité et leur implication, progressant minute après minute vers un triomphe espéré par leurs fans les plus fidèles.
En cette froide soirée d'octobre, l'attente dans la salle de la Gaîté Lyrique semble interminable, la première partie,
Animal Kingdom, ne pénétrant sur scène que sur le coup de 20h30. Face à un entrain très modéré du public, encore épars il est vrai, le jeune trio londonien trouve progressivement le juste tempo. Si l'utilisation de samples électroniques aux sonorités très Radioheadiennes manque assurément d'inspiration, les trois musiciens se montrent plus convaincants dès lors que leur pop fait la part-belle à des rythmes pop plus entrainants, l'ombre de Vampire Weekend planant tant sur le chant que la guitare tandis que le jeu de batterie de Geoff Lea apporte un regain d'énergie non négligeable. Avec une poignée de compositions plus immédiates judicieusement placées en fin de set, les trois garnements semblent même en passe de remporter leur parti alors que l'heure de quitter les lieux a sonné pour eux. Une agréable surprise dont la principale qualité aura été de revigorer le public local.
Après quarante minutes d'attente supplémentaires,
Maxïmo Park sont fin prêts à monter sur scène. Les lumières s'éteignent, une immense drap rose inspiré par la pochette du dernier album en date du groupe ornant le mur du lieu alors que les cinq musiciens font leur apparition. Accompagné de quelques notes de piano, Paul Smith déclame solennellement le texte de
When I Was Wild avant que le rythme ne s'emballe subitement lors des premières secondes de
The National Health. Le leader du quintet n'attend pas plus de quelques secondes pour faire honneur à sa réputation : intenable tout au long de la prestation du soir, multipliant sans cesse les sauts, déhanchés ou pas de danse, ce dernier imprime un rythme soutenu que seul Luka Wooler semble en mesure de suivre derrière son clavier, Duncan Lloyd et Tom English tenant leur place avec sérieux alors qu'Archis Tiku brille par son absence, remplacé le temps de quelques mois par Paul Rafferty (Hot Club de Paris), installé ce soir en arrière-plan.
Après quelques mots à destination du public et une brève présentation (« Nous sommes Maxïmo Park ! »), le groupe poursuit sur la lancée des premières minutes avec une setlist faisant la part-belle aux compositions tirées du récent
The National Health mais aussi du disque ayant fait leur renommée,
A Certain Trigger, duquel pas moins de sept titres seront tirés ce soir pour le plus grand bonheur des fans de la première heure, enthousiastes comme au premier jour. A contrario,
Quicken The Heart, considéré par beaucoup comme le plus faible de leur discographie, est délaissé avec la présence d'un unique représentant,
Questing, Not Coasting.
Rares vont ainsi être les temps morts accordés par la formation. Accompagné d'éclairages intenses et stroboscopiques,
Hips And Lips provoque les premiers soubresauts de la fosse, alors que
Banlieue voit le quintet explorer des sonorités électro-rock pilotées d'une main de maître par un Lukas Wooler très volontaire tout au long du concert derrière son clavier. Ce dernier, de plus en plus impliqué au fil des minutes, ira même ce soir jusqu'à escalader son instrument durant le très applaudi
Limassol et se montrer comme possédé durant le frénétique
Now I'm All Over The Shop. Si un léger temps mort, symbolisé par
Waves Of Fear et
By The Monument, suit
Books From Boxes, le tube
Apply Some Pressure, durant lequel la fosse semble enfin se libérer, conclut brillamment un set mené à un rythme effréné.
Avec trois chansons au programme, précédées par quelques échanges entre Paul Smith et l'important contingent étranger relevé dans la fosse, le rappel poursuit et achève la soirée sur les mêmes bases. Si la présence de
Parisian Skies se veut symbolique,
I Want You To Stay et
Our Velocity offrent deux nouvelles chances aux anglais de faire parler leur puissance de feu. Il faudra assurément faire preuve de patience avant de voir Maxïmo Park fouler à nouveau les scènes françaises, mais en ce sens le souvenir du moment passé en compagnie de la formation de Newcastle n'en restera que meilleur !