J’ai toujours beaucoup apprécié les soirées à la Cigale pour le Festival des Inrockuptibles. La programmation y est souvent assez variée et le quart du public qui est là pour papoter dispose de deux bars dédiés, laissant ainsi la salle et sa jolie mezzanine mi-théatre belle époque mi-rock aux amateurs de musique.

Pour profiter du premier groupe, il faut soit travailler dans le quartier, soit finir franchement tôt, car en arrivant sur place peu après 19h, c’est pour le dernier morceau de
Team Me. Ces six jeunes norvégiens sont à fond dans leur pop, le chanteur est à genoux dans la fosse avec un mégaphone, et sur scène il règne un joli bazar coloré. Je ne sais simplement pas si j’aurais un jour l’occasion de les revoir... des petits groupes comme celui-ci, on en a vu d’autres ! Qui se rappelle encore des Cajun Dance Party ou de Stellastarr ?

C'est ensuite le tour des Londoniens de
CITIZENS! de s'installer sur la scène que leurs mentors, Franz Ferdinand, ont déjà eu l’occasion d'occuper dans ce même festival. J’aprécie beaucoup leur premier album produit par
Alex Kapranos et j’avais trouvé leur prestation à Rock en Seine très conforme à ce qu’ils proposent en studio. Ce qui est formidable avec les groupes anglais qui tournent beaucoup, c’est qu'il est possible les revoir trois mois après dans des sets très différents. C’est le cas des CITIZENS qui donnent maintenant une dimension plus froide et plus rock à leurs compositions. Ils jouent encore plus sur le registre post-punk des années 80s sans négliger pour autant la proximité avec le public. Ces versions plus dépouillées donnent encore plus d’efficacité à leurs chansons. Surprise dans la setlist, une reprise surprenante de
Missing d’
Everything But The Girl qui, même avec une introduction disco, reste très froide et classe. Après
(I'm In Love With Your) Girlfriend, ils finissent de conquérir la Cigale qui est maintenant bien remplie.
Comme tout bon festival, celui des Inrockuptibles possède son lot de sponsors. En plus des affichettes et spots de publicité,
Monsieur Ullman nous offre un blind test assez divertissant pour faire la promotion d’un service d’écoute de musique en ligne. Ça fait passer le temps, même si les interludes sont courts pour faire se succéder quatre groupes en une soirée qui doit finir à 22h30.
The Maccabees savent qu’ils n’ont pas beaucoup de temps alors ils démarrent leur set très vite et sont tout de suite dedans. Tout le monde ou presque car Hugo White rencontre des problèmes de guitare. Imperturbable le groupe continue, mais dans des versions plus dures où la basse jouit d'une place plus importante. Pendant
Wall Of Arms, Orlando Weeks modifie légèrement les paroles pour souligner « there is some kind of problem », la tension monte, et la batterie tape. Il faudra attendre la moitié du set pour que le cable soit remplacé.
Can You Give It peut être jouée normalement avec sa dédicace à feu
François Chevalier qui avait travaillé sur le deuxième album du groupe. A l’introduction de
Pelican qui clôture généralement leur set principal, le groupe annonce qu’il a hâte de voir
Spiritualized se produire, mais quand à nous, nous reprendrions bien un peu de Maccabees, les anglais nous laissant avec un très beau
Grew Up At Midnight. Les problèmes du début de set sont oubliés, le concert a été parfait mais beaucoup trop court.

Tête d’affiche et anomalie psychédélique dans une soirée pop,
Spiritualized propose une configuration scénique tranchant avec les configurations rock de ses prédécesseurs. Deux choristes accompagnent Jason Pierce, assis sur un tabouret de bar, et son groupe, une projection vidéo étant faite sur l’ensemble de la scène. Avec
Hey Jane, l'entame est plutôt pop pour se mettre en jambe mais finit dans un délire psychédélique, attendu et quelque peu convenu. Peu fan du groupe, leur prestation ne m’aide pas à entrer dans leur jeu, que je quitte assez vite d’ailleurs...