Mercredi soir, les londoniens de
Mystery Jets investissaient la Flèche d'Or pour la date parisienne de leur tournée européenne. Ambiance arty, public bobo et présence remarquée de Lou Doillon, de quoi donner à cette soirée un air de chic parisien.
Dès 20h30, une petite foule bien compacte se presse déjà sur les bords de la scène attendant autant la première partie, le duo folk
Oh Othello que le groupe de Blaine Harrison soutient.
En effet, Thos Henley et son comparse Travlin Jephson, déjà première partie de Mystery Jets pour leur concert à la Maroquinerie en 2010, sont plus qu'un groupe d'ouverture et drainent autour d'eux des fans fidèles. Il faut bien reconnaître à ces francophiles avérés une géniale capacité à raconter des histoires en musique, à se donner un air de Simon et Garfunkel sans en toucher et à faire de l'humour tout en assénant des titres limpides comme
Wounded Knee. Trente minutes de grâce pure.
Le temps de réaliser que l'on a assisté à une étincelle musicale puis de se déplacer vers le bar que
Mystery Jets s'installent sur la scène sur une bande son très sixties. Blaine Harrison joue assis puisque son spina bifida l'empêche de se tenir debout sans béquilles mais cela n'empêche en aucun cas le leader charismatique de jouer tour à tour de la guitare, du clavier et de chanter. Débutant par
Someone Purer tiré de leur dernier album
Radlands, le groupe va enchainer une setlist rodée, ambiance Kerouac croisée avec les Beach Boys.
Flash A Hungry Smile se transforme ensuite en reprise de Wings avec le très seventies
Jet.
William Rees à la guitare ressemble d'ailleurs de plus en plus, physiquement comme vocalement, à Crosby, Stills, Nash And Young. C'est avec un de leurs titres phare,
Greatest Hits, que le public se met réellement à danser.
Setlist certes courte - douze titres - pour un groupe en promotion pour son quatrième album mais dense et bien rythmée. Les musiciens sont visiblement contents d'être là et partagent généreusement avec leur public leur motivation et leur esprit folk sixties. Avec
Lost In Austin et
Luminescence, tout deux aussi présents sur leur dernier album, les anglais achèvent leur concert, ou plutôt une partie de leur concert puisque, revenant pour le rappel, ce sont trois titres qu'ils vont proposer au public.
Alors que l'on redescend vers le métro Alexandre Dumas et que l'écho vintage des Mystery Jets se dissipe lentement, on se dit qu'on a assisté à un joli moment de folk. Il flottait comme un air de Californie sur la rue de Bagnolet ce soir-là.