Les portes du Trianon s’ouvrent à 18h30 pour le concert du soir. L’hôte se nomme
Amy Macdonald, jeune Écossaise de 25 ans, qui rencontre un véritable succès public depuis 2007 et la sortie de son premier album
This Is The life, qu’elle vendra à plus de trois millions d’exemplaires. On m’avait dit que c’était le genre de pop-rock qui passait en radio. Même si son nom me disait quelque chose, j’avais l’impression de n’avoir jamais entendu parler d’elle avant cette soirée. Je n’écoute pas la radio.
Quelques minutes après l’ouverture des portes, le premier étage affiche déjà complet. Pour trouver des fauteuils vides il faut monter jusqu’au deuxième. Et là encore, ça se remplit vite. Dans la salle, la moyenne d’âge tourne autour de trente, voire même quarante ans. Beaucoup d’adultes dans la fleur de l’âge. Des Français, des Britanniques, des Italiens. Aux premiers rangs, un fan de Bruce Springsteen, t-shirt du Wrecking Ball Tour sur les épaules. Un fan de Johnny Hallyday arrive détendu, une bière à la main. On sent l’habitude de ce genre d’événement, à la différence des autres spectateurs.

Alors que la salle s’est déjà bien remplie,
Andy Burrows débarque avec un style de baroudeur : un long manteau, de longs cheveux et une barbe de bucheron, guitare folk dans les mains. Visiblement inconnu du public, l'ex-Razorlight réussit à le conquérir après une petite demi-heure de chansons pop sympathiques mais pas folles. Du déjà vu, déjà entendu. Une première partie qui aura tenu son rôle de chauffeur de salle, et même plus, à en croire le nombre de décibels lâchés par un auditoire enthousiaste.
A 20h30, les lumières s’éteignent de nouveau, sur une salle remplie à ras-bord.
Amy Macdonald fait son entrée sous les applaudissements du public, acquis à sa cause. La jeune chanteuse défend ce soir au Trianon
Life In A Beautiful Light, son troisième album sorti cette année. Entourée de cinq musiciens, c’est avec un single de son dernier enregistrement qu’elle va démarrer le concert :
4th Of July. Pas le temps de s’endormir, c’est grâce à l’énergique
Poison Prince qu’elle va mettre tout le monde dans l’ambiance.
Au milieu du concert, un showcase en guise de pause. La belle Écossaise se retrouve seule pour interpréter une chanson dans une ambiance intimiste. On ne voit qu’elle. Vêtue d’une robe à paillettes, elle brille telle une étoile. Elle est belle. Captivante. Et même si sa musique peut paraître redondante après trente minutes, sa voix pleine de puissance plaide en sa faveur. Sa sympathie aussi. Du haut de son succès commercial, Amy Macdonald est loin d’avoir la grosse tête. Quand elle s’exprime avec ce fort et délicieux accent écossais, et qu’elle remercie le public, elle semble sincère. Ce même public le lui rend bien : le débit sonore des acclamations s’amplifie à mesure que défilent les chansons.

Elle reprend
Higher And higher de Jackie Wilson, une de ses chansons préférées. Et c’est à ce moment-là qu’elle a eu le public. Oui, parce que ce soir, tout se passera comme sur des roulettes. Comment pouvait-il en être autrement ? Sur scène, on s’amuse, le sourire aux lèvres. Le show est carré. Histoire de ne pas faire de jaloux, elle joue des chansons de ses trois albums, à parts égales. Après presque une heure trente sur scène, c’est bientôt la fin. Trois chansons en rappel,
The Furthest Star,
Barrowland Ballroom et
Let's Start A Band. On jette un bouquet de fleurs à ses pieds. Alors que les dernières notes résonnent encore dans l’air, Amy reçoit une véritable ovation. On crie son prénom. Les six artistes saluent le public et se retirent.
Amy Macdonald se souviendra certainement de son passage à Paris. Les fans aussi. Nul doute que pour eux ce fut une bien belle soirée.