Il y a deux ans, lors de la sortie de
Graffiti On The Train, nous étions quelque peu restés sur notre faim avec l’annulation du concert de Stereophonics au Bataclan à cause de la neige qui les avaient, au dernier moment, coincés à l’étranger. Aujourd’hui, pour célébrer la sortie récente de
Keep The Village Alive, leur nouveau disque, les Gallois reviennent nous rendre tout spécialement visite à l’Olympia avant une tournée qui débutera en juin. Nous serons donc ce soir les privilégiés en avant-première de Stereophonics version 2016.
Après avoir passé les trois contrôles de sécurité qui nous séparent de la salle et nous confrontent une nouvelle fois à l’actualité de ces derniers mois, nous nous faufilons à la recherche d’une position stratégique afin de profiter au mieux du spectacle (ne nous le cachons pas, malgré les vingt ans de carrière du groupe, Kelly Jones n'a absolument rien perdu de son charme et de son sex appeal).
L’Olympia affiche ce soir complet et c’est donc face à un auditoire comble que
Lucas Hamming, jeune Néerlandais, arrive sur scène avec ses musiciens. Ils nous proposent un rock tout ce qu’il y a de plus basique qui, même s’il est pétri de clichés, a pour avantage d’être une sympathique mise en bouche. Malheureusement, à trop vouloir bien faire, on se retrouve dans une ambiance de spectacle amateur où le public est appelé à répéter des phrases stupides, ce qui a l’air de faire jubiler le jeune Lucas Hamming.

Nous n’oublions néanmoins pas pourquoi nous sommes à l’Olympia aujourd’hui et c’est à 21h que les Gallois arrivent sur scène, dans une mise en scène instrumentale de tous les diables. Le public (beaucoup de trentenaires adolescents dans le 90’s et ayant grandi avec la britpop,
Word Gets Around à fond dans les oreilles) est déjà en transe alors que résonnent les premières notes de
C’est la Vie, single du dernier album,
Keep The Village Alive.
Si les titres récents,
Indian Summer en tête, sont toujours entraînants et agréables, c’est bel et bien sur les vieux tubes que l’ambiance éclate, preuve en est l’entame de
Local Boy In The Photograph. Le point culminant du set arrivera quant à lui assez rapidement avec l’enchaînement
A Thousand Trees /
More Life In A Tramp’s Vest (en version accélérée très dansante) /
Pick A Part That’s New /
I Wouldn’t Believe Your Radio /
Maybe Tomorrow. Tous chantent en chœur les refrains qu’ils ont scandés des années durant car ce soir, pendant plus de deux heures pour un total de vingt-quatre titres, la nostalgie nous envahit ; comme le fait remarquer Kelly Jones lors de l’une de ses rares interactions avec le public, 2016 marque les vingt ans du groupe ; vingt ans et pourtant, lorsqu’on regarde le fringuant chanteur, on a peine à le croire : là où les Jarvis Cocker grisonnent et les Brett Anderson se rident, Kelly est toujours au summum de sa forme dans son petit cuir noir et son jeans slim.

Musicalement, tout est très propre et hormis un petit raté sur les paroles de la part de Jones, rien à déplorer ; on en viendrait même à penser que c’est presque trop parfait mais la joie de les retrouver sur scène dissipe vite cette pensée.
Finalement, Stereophonics ont rempli assidûment le contrat ce soir dans un Olympia plein comme un œuf puisqu’en deux heures de set, ils auront conquis leur public pour cette seule date française à inscrire, de quoi donner envie de les retrouver en juin lors de leur tournée. Un petit bémol, juste histoire de chipoter, on aurait tellement aimé entendre
Traffic lors du rappel !