Après un passage au Point éphémère il y a presque six mois jour pour jour, le duo américano-anglais Still Corners était de retour en France pour une poignée de dates quasiment toutes sold out. Le Petit Bain, célèbre péniche hébergeuse de concerts, n'échappait pas non plus à la règle. Mais avant d'avoir la chance de retrouver sur scène Tessa Murray et Greg Hugues, il a tout d'abord fallu découvrir les tous jeunes belges de
Turquoise qui se produisaient à Paris pour la première fois.
Ce trio de Bruxelles ne nous a pas spécialement enchantés. Non pas que leur performance fut mauvaise en tant que telle, mais leur musique est tellement remplie de clichés 80's que trop, c'est trop. Deux guitares, une basse et un clavier et une musique qui pourrait se balader entre Flock Of Seagulls, The Chameleons voire The Thompson Twins, voilà ce qui pourrait caractériser Turquoise. S'ils ont beaucoup écouté la musique de cette période, ils n'ont en rien repris le look de l'époque. C'eut été too much. Mais j'ai presque envie de dire dommage. Car dans ces conditions, et malgré un public plutôt réactif, on ne sait pas s'il faut prendre Turquoise au sérieux. Alternant chansons en anglais et en français pendant une quarantaine de minutes, leur musique encadrée par moments de guitares assez rugueuses, mais toujours aux sonorités 80's, dévisse également vers le cheap bien plus commercial. Bref, un gros bof...
Still Corners c'est bien heureusement et bien entendu une autre paire de manches. Il fait très chaud dans la salle du Petit Bain lorsque le duo accompagné d'un batteur pour la tournée pénètre à son tour sur scène. Tessa rayonne dans sa jolie robe noire scintillante tandis que Greg est toujours aussi classe dans son costume sombre. Derrière eux, un écran projette des vidéos, ce qui donne un côté encore plus cinématographique à leur musique. C'était d'ailleurs déjà le cas au Point éphémère.
Black Lagoon débute leur set également comme lors de leur concert de novembre. Ce set s'avère au final comme une session de rattrapage pour ceux qui n'avaient pas pu assister à leur performance de 2018.
Comme me dit Tessa d'une manière très humoristique à l'issue de leur nouvelle prestation parisienne: "
A concert with so many differences with the previous one, isn't it?". Car à l'exception du second morceau en rappel, Still Corners ont donné exactement le même concert que celui de l'année dernière. Pourtant, il y a tout de même eu de petites évolutions et celles-ci ne furent pas négligeables.
D'abord, le son est bien meilleur car moins lourd et moins fort qu'au Point éphémère. Et puis, ce sont surtout les sons de guitare déversés par Greg à différents moments du concert qui permettent aux chansons d'évoluer en live. Ce fut notamment le cas sur l'intro de
Don't Fall In Love, le premier 45 tours collaboratif du duo, mais aussi lors du final de
Cuckoo rendu de plus en plus électrique. Le final de
Endless Summer se veut également plus enlevé que d'habitude. En définitive, ces variations apportent un vrai plus aux morceaux sur scène, et les autres chansons sont quant à elles toujours aussi plaisantes. La musique de Still Corners est joliment envoutante et la délicatesse de Tessa et ses phrases entre deux morceaux, toujours en français pour clamer son amour de Paris, rendent le groupe encore plus attachant.
Si
Sad Movies sera la seule nouvelle chanson du concert par rapport à la dernière fois (exit donc la reprise de The Horrors), Tessa m'a promis que la prochaine fois la setlist sera différente. Je n'en doute pas une seconde, même si on ne sait pas encore quand ils reviendront se produire à nouveau dans la capitale. En attendant, Lille sera deux fois à l'honneur. D'abord cette semaine à l'Aeronef, puis le 22 juin en première partie d'Indochine au Stade Pierre Mauroy.