Il n'aura fallu qu'un seul titre à Arlo Parks, la petite merveille
Cola, pour se faire remarquer et devenir à seulement 19 ans le grand espoir de la scène néo-soul anglaise. Non seulement adoubée par Lilly Allen (première à playlister
Cola) et Loyle Carner (qui a clippé son dernier morceau
Eugene), la jeune anglaise, s'est offerte le luxe d'être nommée par la BBC dans sa prestigieuse liste des dix artistes à suivre en 2020 aux côté de Celeste et Beabadoobee.
Si la poignée de singles et les deux EPs mis en ligne depuis un an n'atteignent pas la quasi-perfection de son tout premier single, ils ont tout de même contribué à marquer un style Arlo Parks qu'on pourrait définir comme de la bedroom-soul et à aiguiser notre appétit et notre envie de voir ce que donnait en live les promesses faites sur disque.

La première partie est assurée par
Matilda Mann, pas plus vieille qu'Arlo Parks, seule à la guitare, venue présenter ses délicats morceaux de bedroom-pop.
Vingt et une heures, les lumières s'éteignent sur une Boule Noire pleine à craquer (bon d'accord ce n'est pas trop difficile avec sa jauge à 200 personnes pour une artiste qui tourne déjà à 4 millions d'écoutes sur Spotify). La première bonne surprise est de voir le niveau affiché par le groupe d'Arlo Parks. Une section rythmique bien calée et une guitare plus aventureuse que sur disque apportent un tout autre relief à ces morceaux fragiles et mélancoliques.
Après une longue intro instrumentale, Arlo Parks déboule sur scène avec
Paperbacks, son morceau le plus uptempo, avant d'enchaîner directement avec
Cola. Efficace. Le public est conquis. S'ensuit un inédit surprenant, le bien nommé
Punk Rock Eyes, allant chercher ses influences du côté de Nirvana ou Hole.

Arlo Parks s'adressera au public pendant tout le concert dans un français parfait, il faut rappeler que Maman est française, et chantera a capella un poème sur Paris (délicate attention, elle écrit un poème pour chaque ville de chaque date).
Bien que la tournée soit dénommée, « Super Sad Generation Tour », du nom de son premier EP, Arlo Parks arborera tout au long du concert un énorme sourire, trahissant sa joie de jouer à Paris et dégageant une bonne humeur communicative.
En quarante-cinq petites minutes, Arlo Parks aura confirmé tous les espoirs placés en elle et nous attendons désormais de pied ferme son premier album qui, parions-le, viendra placer cette douce voix parmi celles qui compteront dans les années à venir.