La semaine dernière était LA semaine King Krule à Paris. En effet, après deux Trianon complets, le britannique terminait son périple dans la capitale par un Elysée Montmartre sold-out. Deux Trianon et un Elysée-Montmartre dans la même semaine, ça vous pose clairement un artiste !

On découvre en première partie la norvégienne
Okay Kaya qui a collaboré avec King Krule à plusieurs reprises. La jeune fille apparaît plutôt timide sur scène, chuchotant plus que ne parlant dans son microphone entre les morceaux à tel point que l'on ne comprend pas tout ce qu'elle prononce. Mais dès qu'elle prend sa guitare, la musicienne n'est plus timide du tout et harangue presque le public. Sa musique est très agréable, évoluant dans un registre assez lo-fi rappelant les 90's US. Elle nous gratifie vers la fin de son set d'une reprise très émouvante du classique
What A Wonderful World avant de le terminer par un titre très rock. Un excellent concert de la part d'une artiste incontestablement très douée.
King Krule arrive sur scène avec
Perfecto Miserable, un titre très vaporeux bien dans l'esprit de son dernier album
Space Heavy. Le concert est bien sûr très ancré sur cet album dont l'anglais joue nombre d'extraits.
Space Heavy est un disque qui évolue dans une atmosphère cotonneuse et l'on se demandait avant de se rendre au concert comment l'artiste pourrait rendre ces compositions plus adaptées au live. Son parti-pris est de conserver cette atmosphère cotonneuse tout en rendant les morceau plus directs et frontaux. Pari réussi car les morceaux gardent sur scène le charme qu'ils ont sur disque mais en étant plus rock voire pour certains post-punk.
Le milieu de set est peut-être le climax du concert, avec l'enchaînement de titres extraits de ce très bon disque :
Pink Shell, Space Heavy, Hamburgerphobia, Seagirl et
Flimsier. Si le britannique met ainsi l'accent sur
Space Heavy, il n'oublie pas pour autant son back catalogue, bien au contraire, jouant nombre de morceaux de son tout premier album,
Six Feet Beneath The Moon, comme le superbe
A Lizard State ou
Baby Blue. Rien d'étonnant à cela car le dernier opus de King Krule revient aux fondamentaux de son premier essai discographique avec ce son entre jazz et trip-hop agrémenté de guitares réverbérées.

Si les morceaux de King Krule sont très intéressants en soi, ils bénéficient en outre de l'apport de ses musiciens, tous excellents avec une mention spéciale à son saxophoniste Ignacio Salvadores. Ce dernier, outre le fait d'être très bon derrière son instrument, est une bête de scène. De par sa présence et ses délires scéniques, il nous rappelle le fameux Bez des Happy Mondays. Après une heure trente de concert King Krule tire sa révérence sur
Out Getting Ribs, encore un titre tiré de son tout premier album.
Un très bon concert de la part d'un artiste dont la hype, pour une fois, n'est pas imméritée.