On se demandait pourquoi Beth Orton n'avait pas eu droit récemment à un concert en bonne et due forme à Paris dans une salle adaptée à sa musique. En effet, son passage en juin dernier au Zénith en première partie de The War On Drugs nous avait laissés, malgré une belle performance, interrogatifs sur le lieu où elle s'était produite. Ce qui d'ailleurs était encore pire lors de l'été 2022 où elle avait ouvert à l'Accor Arena pour Alanis Morissette. C'est alors que surgit cette date sortie de nulle part au Café de la Danse à Paris pour notre plus grand bonheur !
Bien sûr, l'Anglaise qui vient de fêter cette semaine à Paris ses 53 ans se devait d'avoir une première partie qui lui correspond puisque c'est enfin elle qui joue en tête d'affiche. Eh bien ce ni plus ni moins que
Sam Amidon, son mari, qui ouvre le bal pour cette date unique en France. Oscillant entre folk et country, la musique de l'Américain charme l'audience pendant une trentaine de minutes, celui-ci faisant par moment contribuer l'audience vocalement pour accompagner sa musique. On retiendra un morceau au violon particulièrement destroy, un essai musical auquel on ne s'attendait pas du tout.
Avant de retrouver
Beth Orton et ses musiciens, c'est la musique jazz qui prédomine dans la salle entre les deux actes. Au son de David Brubeck et de son grand classique,
Take Five, ou encore d'Ahmad Jamal et de
Poinciana, le Café de la Danse se remplit progressivement avant de finalement voir arriver sur scène les musiciens accompagnant Beth Orton.
Accompagnée de Tom Herbert à la basse, de Richard Sears aux sons électroniques et au piano, de Sam Amidon, de retour donc sur cette même scène à la guitare mais aussi au violon, et enfin de Chris Vatalaro à la batterie, l'Anglaise se trouve donc entourée de superbes musiciens. Débutant avec une intro un peu bidouillée et improvisée de
Weather Alive, le groupe prépare l'entrée de Beth qui arrive sur scène sous les applaudissements. Elle les rejoint au piano pour une interprétation harmonieuse de la chanson. Sa voix résonne avec force dans la salle et on comprend déjà que l'on va vivre un très beau concert. Beth est souriante, on la sent heureuse d'être là.
Friday Night fait superbement suite au morceau d'ouverture. L'Anglaise remercie le public et présente le groupe qui l'accompagne. A celui-ci va venir s'ajouter un saxophoniste New Yorkais qui apportera sa patte sur bon nombre de compositions, à commencer par un
Fractals funky et envoutant. Celle-ci s'éloigne ensuite, provisoirement, de son piano, pour reprendre son instrument de prédilection, la guitare.
Beth explique combien elle est heureuse de jouer ici, en évoquant ses derniers concerts à Paris qui furent pour le moins particuliers pour elle. Elle s'élance alors pour un premier retour en arrière dans sa discographie avec
Someone's Daughter, avant de nous replonger dans une version intime et merveilleuse du classique
Central Reservation. Le public est conquis par la prestation de l'ensemble. Il faut une fois encore souligner combien ce groupe est excellent sur scène. L'ambiance musicale sur
Galaxy Of Emptiness est incroyable et la qualité de la rythmique apporte vraiment une sacrée émotion au cours de ce concert, sans bien évidemment minimiser la qualité du reste du groupe, tant celui-ci apporte élégance et beauté à cette soirée.
Arms Around A Memory sera un des morceaux les plus émouvants du concert : la voix de Beth percute cette ode mélancolique et l'envolée finale de la chanson est tout bonnement merveilleuse. L'harmonie règne pendant toute cette performance. Beth demande au public moment quelle chanson il souhaiterait entendre. Ce sera finalement
Sweetest Decline qui sera interprétée. La chanteuse semble ravie de cette requête.
Le temps passe et, sans pouvoir quitter la scène, Beth annonce que la prochaine chanson constituera le rappel.
Pass In Time l'ouvre donc, Beth l'interprétant en solo à la guitare pour un joli frisson, une fois encore.
Call The Breeze, jouée en groupe cette fois, conclut le set et le concert de bien jolie manière. Le groupe salut l'audience et sort de scène. Le public réclame une autre chanson. Deux minutes d'applaudissements et puis Beth Orton revient seule pour une puissante version acoustique de
Stolen Car. Elle remercie alors le public qu'elle abandonne pour de bon cette fois. Près d'une heure et quarante minutes de concert en tout, on ne pouvait rêver mieux au Café de la Danse pour un des derniers concerts de l'année.
Beth Orton a pris un sacré plaisir à jouer sur scène pour son public et celui-ci le lui a bien rendu. On espère bientôt la revoir dans une aussi belle salle pour un autre grand moment de plaisir.