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Seafret

Paris, Maroquinerie - 25 septembre 2024

Live-report par Adonis Didier

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Il pleut sur Paris. L'insouciance de l'été s'éloigne, la joie des festivals, le calme d'un weekend au bord de l'eau par trente degrés, la bonne humeur contagieuse des JOs, tout ça, finito. Finito comme les anneaux olympiques descendus de la Tour Eiffel, finito comme le renouveau démocratique français, alors pour oublier qu'il pleut on descend une à une les marches qui mènent au sous-sol de la Maroquinerie, et on s'embarque avec Seafret dans une dernière journée d'été, comme si la fin des vacances n'était jamais venue.


Un concert annoncé complet où on circule plutôt bien, en comparaison avec celui de King Hannah il y a quelques jours, et une salle infiniment plus jeune aussi. Si ce n'est pour les journalistes et les photographes qui s'agitent entre les rangs, les têtes ne dépassent que rarement les vingt-cinq ans, et passer une dizaine de minutes dans la fosse suffit à comprendre que les bandes de potes venues conclure leur été avec Seafret sont légion. Seafret, un duo formé en 2011 à Bridlington par Jack Sedman et Harry Draper, rejoints ce soir par leur ami Aaron Haigh à la batterie, qui rentre en scène pour le plus grand bonheur de toute la génération Z présente ce soir sur See, I'm Sorry, extraite de leur dernier album Wonderland. Harry à la guitare acoustique, une grosse batterie bien pop en fond, et Jack le rouquin frisé à la voix d'ange en tête, non ceci n'est pas un concert d'Ed Sheeran, mais on n'en est très honnêtement pas loin.

Et si le duo n'a jamais été le chantre d'un folk de chambre chiant et torturé, ce dernier album aura marqué une évolution très claire vers une pop-folk de stade assumée, donnant ce soir à revoir toutes leurs anciennes chansons dans cette même configuration augmentée. Le syndrome Coldplay diront certains, comme lorsque la très belle et dépouillée Give Me Something se fait éclater en plein milieu par un poum-poum-tchac de boîte de nuit, mais le public s'en donne à cœur joie, la team de bûcherons à barbes au premier rang avec des t-shirts Seafret hurle comme des gamines de treize ans, et Jack Sedman se donne humainement autant pendant qu'entre les chansons pour créer cette proximité complice avec son public.


Des blagues en pagaille, des traits d'esprit, des I love Paris, tout y passe dans la bonne ambiance, l'enchaînement Breathe et Wildfire sorti du premier album est magnifique, même chose pour Oceans et Be There quelques chansons plus loin, et plutôt que râler pendant dix lignes de plus que c'était mieux avant, nous voici déjà au rappel.

Wonderland est décidément trop radio-formatée mais fonctionne quand même, et si on avait quatorze ans comme quand Viva La Vida est sortie, on aurait sans doute accroché aussi, tout ça pour mener jusqu'à la star tant attendue Atlantis, disponible en streaming en sped up, extra sped up, et slow version, mais ce soir ce sera la normale et tout le monde en sortira un peu plus heureux, à même toutefois de constater que les belles chansons de Seafret n'auront pas fait stopper la pluie. La faute à la edsheeranisation de leur musique ? Nous n'en dirons rien, car on a déjà suffisamment fait les boomers aigris ce soir, alors laissons la jeunesse s'amuser et profiter d'un concert qui, quelques jours plus tard, ressemble bien aux dernières lueurs de l'été.
setlist
    See, I'm Sorry
    Skimming Stones
    Give Me Something
    Beauty On The Breeze
    Most Of Us Are Strangers
    Had Enough
    Breathe
    Wildfire
    Love Won't Let Me Leave
    Running Out Of Love
    Pictures
    Oceans
    Be There
    Fall
    Be My Queen
    ---
    Wonderland
    Atlantis
photos du concert
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