Kelly Lee Owens

Depuis près de dix ans désormais, l'ARTE Concert Festival satisfait chaque automne les amateurs de musique en tous genres en organisant dans la capitale une série de concerts gratuits filmés et diffusés en direct en ligne par ses équipes. Après une soirée dédiée au hip-hop et au rap le premier soir, puis au rock et à la pop le second, place était faite en ce samedi 26 octobre à la musique électronique avec les venues conjointes de Aili, Kelly Lee Owens, KOMPROMAT.

Avec une affiche mêlant qualité et gratuité, le public est évidemment au rendez-vous, de longues files d'attentes pouvant être observées avant l'ouverture des portes et même une fois les festivités débutées, l'accès à tous n'étant pas garanti en raison de la demande. Si la prestation du duo belgo-japonais Aili se sera tenue en ouverture dans une salle immersive à la jauge très réduite faisant de l'ensemble des murs le théâtre de projections tandis que la formation se produit au centre d'une petite estrade entourée de quelques deux-cent heureux élus, et que KOMPROMAT, duo réunissant Vitalic et Rebeka Warrior, auront offert une conclusion de qualité dans la salle principale, eux aussi entourés de la foule au centre de la fosse acquise à leur cause, la raison de la notre présence ce soir réside essentiellement dans la venue en exclusivité de Kelly Lee Owens, une semaine après la sortie remarquée de son nouvel album Dreamstate.

Crédit photo : © Cha Gonzalez

Une prestation d'autant plus attendue suite au report de sa tournée au Royaume-Uni et en Europe au début d'année 2025, faisant du concert de ce soir la présentation en exclusivité de son nouveau disque taillé pour le dancefloor et le lâcher-prise. A 21h précises, c'est une musicienne toute de noir vêtue qui traverse le public et monte sur la scène centrale installée pour l'occasion après une courte introduction sur le thème de son nouvel album. Point de discours ou présentations, Kelly Lee Owens prend place derrière ses machines et son microphone, enchaînant Dark Angel et Dreamstate avec précision devant un public aux réactions timides pour ne pas dire timorées. Si la galloise livrera tout au long de son set un belle performance vocale, la présence des nombreuses caméras captant ses moindres faits et gestes semble quelque peu la paralyser, cette dernière se voulant le plus souvent très concentrée et appliquée, jouant de son regard perçant pour la captation tout en déambulant ou défilant de long en large de la scène.

Se libérant progressivement de la pression liée au contexte du soir, Kelly Lee Owens alterne durant les quarante minutes de sa prestation entre hymnes techno pop poussant le public à se mouvoir, à l'image de Sunshine, Love You Got ou Higher, et titres plus introspectifs mettant en avant son chant mais dont les novices ne semblent ce soir guère friands, notamment les très réussis Ballad (In The End), Trust And Desire ou On, unique extrait de son second album, Inner Song. Des versions dans la majorité des cas très fidèles aux enregistrements studio, peut-être même trop, mais dont les qualités sont ainsi plus fidèlement retranscrites par une artiste semblant prendre un plaisir certain à se vouloir aujourd'hui plus chanteuse que musicienne.

Une prestation achevée en douceur avec Trust And Desire au bout d'une quarantaine de minutes, l'artiste, visiblement émue à en voir les remerciements adressés aux organisateurs et au public, pouvant alors quitter les lieux avec le sentiment du devoir accompli. A confirmer sur la scène du Trabendo le 18 mars prochain !