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DITZ

Villeurbanne, Transbordeur - 25 février 2025

Live-report par Lena Inti

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Il y a des soirées de concert que l'on attend plus que d'autres. Les venues de DITZ et chest. au Club Transbo à Villeurbanne en font partie, tant les compte-rendus des concerts des cinq anglais de Brighton sont enthousiastes. Déjà passés au Club Transbo et au Marché Gare, et présents sur Lyon la veille afin de rencontrer une poignée de fans au Tiki Vinyl Store et dédicacer quelques disques, DITZ sont connus pour leurs shows chaotiques et, au chant, Cal Francis, pour son charisme et sa personnalité uniques sur scène. Spoiler alert : cela se vérifiera ce soir.


Avec un groupe français de noise-rock annoncé en première partie, la salle se remplit vite peu avant 21 heures. Entrent alors les cinq musiciens parisiens de chest., certains en survêtement et bonnet, et le chanteur en chemise blanche rentrée dans le pantalon. Fans et potes de DITZ, ils démarrent en trombe, guitares saturées et batterie simpliste : ils ne sont clairement pas là pour enfiler des perles. Il s'agit là d'une première partie qui donne le ton, avec un son assez proche de celui de DITZ, et un chant et des postures similaires à celles de Joe Talbot, leader d'IDLES. Le chanteur est une petite boule d'énergie et sa présence scénique marque nettement le public, visiblement satisfait et prêt à en découdre pour la suite. Le set de dix morceaux, la plupart pas encore sortis, passe crème et ferait pratiquement office de release party de leur EP sortant ce vendredi 28 février, si chest. n'ouvraient pas pour le quintet de Brighton.


Après avoir installé leurs propres pedalboards et effectué quelques réglages, la musique d'attente s'interrompt, les lumières baissent, et DITZ attendent sur le côté de la scène pour se faire désirer. La foule se crispe, prête à exploser, quelques cris se font entendre çà et là. Des bières et deux bouteilles de vin, dont une de Brouilly fraichement ouverte, attendent sagement sur scène. Alors Jack Looker (guitare rythmique) Sam Evans (batterie féroce), Caleb Remnant (basse bien grasse) et Anton Mocock (guitare à la pédale surmontée d'un kalimba) arrivent sur scène pour ouvrir le concert sur l'intro de Never Exhale : V70. Cal Francis, au chant, arrive alors tranquillement et nonchalamment, attrape la bouteille de Brouilly déjà ouverte, et biberonne au goulot les fans du premier rang avec celle-ci. Pour cette première date dans l'hexagone, iel a compris comment se faire aimer de son public français.
Quand démarre le gros riff de Taxi Man, Cal Francis est déjà sur les épaules d'une personne dans la fosse. En quelques minutes à peine, les slams se multiplient, les fans n'hésitent pas à monter sur scène pour se jeter dans la foule. Sur scène, ça joue fort. Les musiciens noient bien souvent la voix grave de Cal Francis. Le son de guitare de Jack Looker, posé et totalement dans sa bulle, est des plus clairs et les riffs sont puissants et redoutables. Juste à côté, Caleb Remnant se déchaîne à la basse. Les morceaux de Never Exhale les plus rythmés font danser la foule, tels que Four, God On A Speed Dial ou encore Senor Siniestro, étrange mélange de stoner et de groove.

Leur nouvel album sorti il y a tout juste un mois est honoré dans sa quasi entièreté, seul le gros camion 18 Wheeler fait défaut. Malgré l'absence de ce poids lourd, le quintet de Brighton, très généreux, enchaîne dix-neuf morceaux aussi goulûment que Cal Francis consomme les bières et le vin entre deux titres. Est-ce cela qui le/la pousse à grimper en robe à l'étage via la scène et à s'asseoir sur la rambarde pour prendre de la hauteur ? Le Club Transbo est son terrain de jeu, et s'iel souhaite laisser le micro là-haut à un fan y hurlant, alors soit. Rien ne l'empêche non plus à empiler les deux amplis sur la tranche, l'un sur l'autre, à les escalader avec ses ballerines à talon motif panthère, et à plonger dans la foule.


Le milieu du set fait la part belle au premier disque avec une heureuse suite de hehe, Teeth, Instinct et I Am Kate Moss qui s'enchaînent logiquement avec le même thème de paroles de The Body As A Structure. Ce dernier, moment suspendu et émouvant, est dédié aux personnes queer de Lyon. Britney, titre le plus varié de l'album, nous cueille avec douceur avant de nous marteler la tête du mantra « We build and we build and we build » et de nous faire headbanger sur le gros riff final. Le son sature et crache de partout, de la meilleure manière qui soit... Et ce n'est même pas la fin. La fin, ce sont quelques hits du premier album tels que Ded Würst, Summer Of The Shark et No Thanks, I'm Full, annoncé comme clin d'œil au public déjà présent pour voir le groupe au Transbordeur en 2019.

Ce soir, en compagnie de DITZ, nous nous sommes déhanché(e)s, nous avons sauté, hurlé, slamé, et bousillé nos cervicales.
setlist
    V70
    Taxi Man
    Four
    God On A Speed Dial
    Space/Smile
    Clocks
    Señor Siniestro
    hehe
    Teeth
    Instinct
    I Am Kate Moss
    The Body As A Structure
    Smells Like Something Died In Here
    Britney
    The Warden
    Ded Würst
    Summer Of The Shark
    Seeking Arrangement
    No Thanks, I'm Full
photos du concert
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