Il y a de cela exactement deux ans sortait
Howling At A Concrete Moon, le premier album de Pynch, formation londonienne composée de Spencer et Scott Enock, Julianna Hopkins et James Rees. Un album printanier, rempli de petits hymnes pop très pétillants, avec de superbes harmonies, rehaussées tant par la guitare ciselée que par les nappes synthétiques très aériennes. Un esprit léger et de très efficaces pépites dansantes, il n'en fallait alors pas plus pour nous attirer dans les tréfonds de la cave de l'International (à ce jour toujours fermée, force et courage aux amis qui œuvrent pour sa réouverture) un mois plus tard pour enfin découvrir Pynch sur scène. Une mise en bouche des plus agréables pour l'été qui s'annonçait, grâce à quatre jeunes musiciens aussi doués que sympathiques. Ressortant avec le vinyle en poche, ce disque n'a depuis pas quitté les abords de notre platine.

À la suite de la sortie d'un premier nouveau single intitulé
The Supermarket en février, c'est donc pour écouter en avant-première ce que vont nous offrir Pynch avec leur prochain album que nous nous retrouvons tous au POPUP! à Bastille. Moins sombre que l'International mais tout aussi intimiste, le club va à nouveau réussir l'exploit de compacter sur sa minuscule scène les musiciens et leurs nombreux instruments. Lundi soir oblige, l'affluence n'est pas extrême, mais les présents sont quasiment tous des connaisseurs du groupe. Spencer, frangin à la guitare, au chant et toujours à la moustache, s'empresse de nous exprimer sa joie de revenir à Paris, qui leur a toujours fait très bon accueil, et nous explique donc que le groupe va nous fournir une soirée « exclusivité », où nombre de nouveau morceaux nous seront dévoilés.
Place est donc faite à la nouveauté avec huit titres sur douze que nous entendons pour la première fois, exception faite du single
The Supermarket que la totalité des présents semble déjà bien maîtriser. Le style demeure dans la lignée de
Howling At A Concrete Moon, soit flirtant avec rock teenager et indie pop, toujours avec ces petites touches de synthé qui illuminent le tout. Spencer annonce que le groupe est extrêmement fier de ses travaux, et que l'optimisme est au beau fixe, malgré des thèmes plus matures comme on les retrouve dans
How To Love Someone à propos d'histoire de cœur malheureuse ou
Microwave Rhapsody, décrivant ces moments introspectifs où l'on réalise que nous sommes voués à disparaître un jour, nous motivant ainsi à profiter du présent le plus intensément possible. Malgré une fraicheur et une spontanéité un brin juvénile, Pynch teintent leur musique d'une touche de profondeur, continuant ainsi de progresser et de s'affirmer comme musiciens.

Quelques percées dans cet excellent debut album se font avec
Disco Lights ou
Karaoke, hymnes qui incitent dangereusement à la danse, et le mini rappel sur fera avec
Somebody Else et
Haven't Lived A Day, le titre d'ouverture du premier album, tube pop hyper lumineux, qui nous avait automatiquement séduit à l'époque de la toute première écoute, et qui nous laissait présager du très gros potentiel d'écriture de Spencer Enock. Ce soir, Pynch, en à peine cinquante minutes de show, confirment notre impression qu'ils sont en passe de se métamorphoser en machine à tubes, si tant est qu'ils puissent obtenir des deux côtés de la Manche toute l'attention qu'ils méritent.
Passez-donc le mot autour de vous, et si vous avez la chance de vous trouver un peu plus au sud, entre Arthez de Béarn, Toulouse et Gap ces prochains jours, ne ratez pas Pynch qui s'y produiront les 16, 17 et 18 avril respectivement au Pingouin Alternatif, au Labo et au Gorille comme pour apporter encore un peu plus de luminosité à vos ciels déjà bien ensoleillés.