Michael Kiwanuka

Sa biographie est formelle, avec Michael Kiwanuka, tout est une affaire de voix. Fragile, chaleureuse, pour âmes esseulées, elle est surtout percluse de douleurs diverses. Le jeune homme l’avoue clairement : adolescent, il a beaucoup de mal à trouver sa place. Et on le comprend totalement. Le jeune homme est un artiste intemporel, aux chansons belles à en pleurer... à en crever. Seulement, à l’époque il ne le sait pas encore. Végétant entre rock et R'n'B, hésitant entre soul et jazz-funk, le destin semble lui chercher des noises.

Hier, celui qui voulait devenir guitariste de studio ne connaissait ni Jimi Hendrix, ni Otis Redding. Aujourd’hui, ces références trônent au sommet de la pile d’albums qui comblent sa médiathèque. Avec la puissance mélodique du premier et le charme tragique du second, Michael Kiwanuka a le verbe juste. Pour autant, comme pour éviter d’être un touriste de sa propre existence, il parvient à s’éloigner de ces deux ombres fuyantes pour laisser exprimer sa densité narrative.

Alors que son premier album sortira fin mars, le gars de Londres vient (enfin ?) de dévoiler son premier EP. Des mélodies en forme de refrains charnels, des refrains qui traduisent l’évidence, Home Again renoue avec un son typiquement sixties à l’atmosphère palpable. Une soul roots aux accents folk qui fait de lui l’un des prochains grands auteurs-compositeurs-interprètes britanniques.

Dans le clip de Home Again, titre phare de ce premier EP, Michael Kiwanuka est seul avec sa guitare. Cette vision est faussée, pour nous, n'existe qu’une envie : dialoguer avec lui.