Chronique Single/EP
Date de sortie : 04.04.2025
Label :The Null Club
Rédigé par
Pierre-François Long, le 2 avril 2025
Sous le pseudonyme de The Null Club se cache en réalité Alan Duggan-Borges, ci-devant guitariste de Gilla Band, qui publie donc un premier EP éponyme. EP, ou presque mini-EP puisque ce dernier ne comporte que trois titres pour une durée inférieure au quart d'heure. Et malheureusement, force est de constater que cette durée est largement suffisante tant Duggan-Borges, malgré la présence d'un invité différent sur chacun des titres, semble totalement tourner en rond.
Frameshift, avec E L U C I D, démarre donc cet EP avec un gros beat électro poisseux, sorte de Prodigy sous perfusion Kraftwerk car très répétitif. Mais là où les Allemands parviennent à développer des mélodies hypnotisantes, Duggan-Borges reste désespérément bloqué sur un seul accord. Et ce ne sont pas les cinquante dernières secondes rapées par E L U C I D (Armand Hammer dans le civil) qui font se lever le sourcil. Triste constat, le morceau n'a jamais décollé.
14 Hours, avec Faris Badwan, suit et c'est belote et rebelote avec un même beat répétitif et des boucles qui tournent encore et encore, mais cette fois il y a le chant signé du leader des Horrors. Ça pourrait presque être du Depeche Mode avec cette voix hyper grave, mais, là encore, la chanson tourne sur un seul et unique accord pendant près de cinq minutes. Et même avec un chanteur talentueux, le temps semble très long à l'écoute de ce titre.
Slip Angle bénéficie donc de la participation de la chanteuse de Mandy, Indiana, Valentine Caulfield, avec un texte en français s'il vous plaît. Mais était-ce vraiment utile en 2025 de pondre des paroles faussement provocantes qui tombent finalement complètement à côté de la plaque ? « J'veux qu'tu m'chopes et qu'tu m'étreignes / Mets tes mains sur ma gorge, prends-moi par les cheveux / Mon corps entier est sous tes ordres / Regarde-moi dans les yeux / J'veux qu'tu m'dégrades avec amour quand je suis à genoux ». Le tout là encore sur une absence totale de mélodie. Ça pourrait embarquer l'auditeur dans une sorte de transe, mais en fait c'est plutôt un ennui poli qui se dégage une nouvelle fois de l'écoute de ce titre.
Il n'est pas question de remettre en cause ici la démarche d'Alan Duggan-Borges, qui a voulu s'éloigner de son aventure collective le temps d'un EP. Mais c'est peu d'écrire que le résultat final est très loin d'être convaincant.