Au milieu du XVIIème siècle, un Écossais s'exile aux Pays-Bas avant de tenter sa chance dans ce qui deviendra les États-Unis d'Amérique. Trois siècles plus tard, l'un de ses descendants fait carrière dans les chemins de fer et donne son nom à une ville qui naîtra le long de la voie ferrée. Un autre siècle passe, et voilà qu'Alaska Reid, chanteuse originaire de Livingston, Montana, désormais installée à Los Angeles, croise la route numérique de Dylan Fraser, chanteur venu de Livingston, Écosse, aujourd'hui exilé à Londres. Ensemble, ils montent un projet parallèle ambitieux, avec l'idée de redonner un souffle neuf aux duos de songwriters.
Sur le papier, l'histoire a tout pour séduire. Les deux artistes ont déjà fait leurs preuves en solo et affichent une belle complémentarité. Mais à l'écoute, la promesse ne tient pas. Est-ce leur passion commune pour Sonic Youth qui les pousse à essayer toutes les pédales d'effets disponibles ? Ou leur envie de trop bien faire qui leur fait oublier l'essentiel ? Leurs chansons sont trop formatées et semblent plus taillées pour la BO d'une série pour adolescents que pour les playlists de passionnés. Dreaming et Rust sont empêtrés dans les clichés et lissés par une surproduction électrique. Les grains de folie sont bien planqués pour n'effrayer personne. Ainsi, l'émotion n'est pas non plus au rendez-vous.
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Pourtant, l'EP se clôt sur deux titres bien plus inspirés, qui laissent entrevoir ce que ce duo pourrait vraiment accomplir. Ragged est un morceau lent, tout en retenu qui évolue en balade écorchée où les guitares et les voix se répondent parfaitement jouant sur la différence des timbres et des sonorités. Enfin The Wolf est plus relevé et franchement entraînant pour une chanson pop rock pleine d'énergie comme les réussit Isaac Gracie.
Mais ce n'est pas suffisant, et si le duo montre qu'il peut faire de très bonnes choses, il peine à produire la tension viscérale que The Kills avaient réussi à délivrer sur leurs premiers échanges de duo transatlantique.